janvier 27

Marseille : les habitants s’unissent pour déloger les trafiquants

Depuis une semaine, ces résidents de la cité des Campanules, située à l’Est de Marseille, se relaient tour à tour, jour et nuit en bas de chaque immeuble. L’objectif est clair : empêcher l’implantation d’un nouveau point de deal dans le hall de leurs résidences.

 Entrée de la cité des Campanules. Crédit : Liza Défossez

L’histoire a commencé dans le hall du bâtiment H. Début janvier, des jeunes cagoulés, issus des quartiers voisins s’y sont installés pour vendre des stupéfiants. Âgées entre 12 et 17 ans, ces jeunes trafiquants ont tout de suite détruit les caméras de surveillance de l’immeuble. Deux jours plus tard, une mobilisation prend forme, les habitants qui vivaient tranquilles jusque-là ont décidé de ne pas se laisser faire et de passer à l’action.

« Il a fallu agir le plus vite possible pour ne pas finir comme toutes ces autre cités Marseillaises »

Durant plus d’une semaine, les locataires se sont relayés la surveillance de leurs halls d’immeuble jour et nuit. Thé, gâteau et café, tout était fait pour tenir pendant des heures. Mirabelle, qui souhaite garder son anonymat affirme que s’il n’y avait pas eu une telle solidarité entre résidents, la cité aurait alors sombré dans le trafic de stupéfiants. « Il a fallu agir le plus vite possible pour ne pas finir comme toutes ces autres cités Marseillaises, dans la drogue ». La mère de famille poursuit avec « certes on a gagné une bataille, puisqu’actuellement, il n’y a plus aucun dealer mais on n’est jamais à l’abri d’un retour ou même de représailles, on reste vigilants ».

161 points de vente dans tous Marseille

Au total ce sont 161 plans de trafic de stupéfiants mis en place dans la cité phocéenne affirme Rudy Manna, secrétaire départemental de la police nationale des Bouches du Rhône. Selon ce dernier, au vu du nombre élevé de ces plans, la police se retrouve impuissante et elle ne peut pas se permettre de « rester toute la journée sur ces 161 plans ».

De son côté, le bailleur social ERILIA, qui gère les 14 bâtiments de cette cité a pris la décision d’embaucher huit vigiles pour surveiller et sécuriser la résidence des Campanules 24h sur 24 et cela pour un « temps indéterminé ». « C’est un coût important que nous prenons à notre charge évidemment non négligeable, mais à ce stade, en tout cas, on l’assume » déclare le président de ERILIA sur le micro de France 3 Provence Alpes Côte d’Azur.

Le bailleur souhaite également « maintenir ce dispositif de sécurité aussi longtemps que nécessaire ».

Renaud Muselier, président de la Région, a lui aussi apporté son soutien aux habitants des Campanules, mardi dans la matinale de CNews et sur son compte Twitter « Ils prennent leur destin en main, l’Etat leur vient en aide et le bailleur social prend ses responsabilités ».

Nafida Abdillah