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Flag-football : un sport méconnu ouvert à tous

Depuis trois ans, le flag renaît à Cannes, appuyé par le club de football américain des Iron Mask. Un sport inclusif où tout le monde trouve sa place.

Kévin, Adel, Cédric et Leslie (de gauche à droite), membres du club de flag Iron Mask à Cannes, élaborent leur stratégie d’attaque pendant que Sacha attend en défense, sur le terrain du stade Saint Cassien. | Photo : Aurélien DUFOUR

« L’objectif pour cette année est d’ouvrir la pratique du flag au plus grand nombre de personnes possible ». Tel est le souhait affiché par Leslie Bicep, chargée de communication de l’équipe de flag de Cannes, avant leur entraînement ce samedi 14 janvier au stade Saint Cassien. Un sport méconnu décrit comme mixte tant sur le genre que l’âge et le gabarit.

« En Amérique, c’est un sport vraiment connu. Là-bas, on y joue à l’université, au collège, en école primaire et même à la maternelle » expose Leslie tout en resserrant sa ceinture de flag. Le flag-football est considéré comme le petit-frère du football américain. Deux équipes de cinq joueurs s’affrontent dans le but de marquer des touchdowns dans l’en-but adverse. Les plaquages sont remplacés par l’arrachage du « flag » accroché à la ceinture de chaque joueur. Un sport en vogue outre Atlantique mais encore à la marge sur le Vieux Continent et en France. « Le flag a quand même pour objectif de participer aux Jeux Olympiques » de Los Angeles en 2028 rappelle Leslie Bicep, qui espère que cette pratique, symbole de la diversité des sports, « sera un peu plus connue d’ici cinq ans ».

Des équipes mixtes

Selon la chargée de communication de la section flag, dans ce sport, les hommes comme les femmes sont « sur un point d’égalité ». Tout ce qui compte « c’est d’avoir de bonnes mains, de bonnes jambes, de bons pieds et des bonnes hanches ». Elle est arrivée au stade une heure en avance pour entraîner Jenny, joueuse de flag depuis seulement une semaine. Pour le moment, l’équipe compte trois femmes pour environ dix hommes. Leslie Bicep explique également que « pour les femmes, la première difficulté est parfois de montrer son corps sur le terrain ». La mixité “ne change rien à la beauté du sport” selon Kévin, membre de l’équipe. « J’ai vu des femmes jouer extrêmement bien et même occuper des postes de quarterback [l’un des postes les plus demandant le plus d’expérience et de compétences, NDLR] », explique-t-il.

Pour autant, l’objectif n’est « pas nécessairement » d’avoir une parité mais plutôt « le plus de personnes intéressées, filles comme garçons, jeunes comme moins jeunes » selon Leslie. À cette mixité s’ajoute également une diversité des âges. “Il y a des participants de toutes générations confondues” évoque-t-elle. Et de se remémorer, souriante : “lors du tournoi Flagad’Alpes [à Thonon-les-Bains, NDLR], on jouait contre des équipes où il y avait le père et le fils”. À Cannes, dans l’antenne flag du club Iron Mask, le plus jeune joueur a la vingtaine tandis que l’entraîneur-principal approche des 50 ans.

Une ouverture vers le handisport ?

« Ce qui est bien avec ce sport, c’est qu’il convient à tous les gabarits. On peut être obèse, maigre, riquiqui, gigantesque » déclare Leslie Bicep. Quelles que soient ses caractéristiques physiques, « tout le monde peut avoir sa place sur le terrain ». Adel Silwa, le quarterback de l’équipe, constate qu’il y a « moins de discrimination sur le physique dans le flag » que dans d’autres sports comme le basketball ou le football américain. L’absence de contact permet d’inclure un maximum de personnes, peu importe leur gabarit. « La base du flag c’est vraiment de prendre du plaisir » défend-il.

Le dessein d’inclusion au sein du flag pourrait encore davantage s’accentuer. L’IFAF, la Fédération internationale de Football américain, travaille actuellement sur la création du flag-football en fauteuil roulant. Une initiative appréciée par Leslie Bicep et qu’elle juge réalisable en indoor, moins sur l’herbe encore humide de la rosée du stade Saint Cassien. « Ce que j’aimerais, ce serait de faire des matchs mixtes handi à l’image du foot avec les non-voyants et les malvoyants » soutient la chargée de communication. « Pour le moment, on n’y est pas encore » avoue-t-elle tout en voyant des avancées possibles. « On pourrait mettre des grelots sur les ceintures de flag ».

Aurélien DUFOUR & Mathilde GEORGES