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Une comète visible à l’œil nu, 50 000 ans après sa dernière visite près de la Terre

La comète C/2022 E3 (ZTF) est visible sans instrument jusqu’au mois de février. C’est sans doute la seule fois qu’elle pourra être observable, et son passage attire toutes les curiosités.

Le 2 mars 2022, l’observatoire Palomar en Californie a découvert la comète C/2022 E3 (ZTF). Cet objet au nom barbare provient des confins de notre système solaire. Son dernier passage proche de la Terre remonterait à l’époque où l’Homme de Néandertal peuplait encore l’Europe, il y a 50 000 ans. Le 12 janvier dernier, cette comète a atteint son périhélie, autrement dit son point le plus proche du Soleil. Elle fait depuis route vers notre planète, visible dans le ciel depuis le samedi 21 janvier. Après avoir fondu au contact du Soleil, la comète laisse désormais une longue traînée de poussière derrière elle, que l’on pourra observer chaque nuit, même à l’œil nu, jusqu’au mois de février. Sur Radio France, Éric Lagadec, président de la société française d’astronomie (SAF), et astronome de l’observatoire de le Côte d’Azur, affirmait que cette comète ne passe “pas très loin de la Grande Ourse et de la Petite Ourse”, et que “la nuit optimale pour l’observer fut le 21 janvier, comme il y a eu une “nouvelle Lune”, c’est-à-dire une nuit où la Lune n’est pas visible, et ne gène donc pas les observations.

“Nous voulons permettre aux gens d’observer les comètes et de comprendre leur fonctionnement”
Plusieurs associations proposent en Alpes-Maritimes des soirées ouvertes au public pour observer cette comète. L’Astrorama de la Trinité met ses télescopes à disposition le 28 janvier pour une nuit dédiée à ces objets. “Nous voulons permettre aux gens d’observer les comètes et de comprendre leur fonctionnement”, explique l’une des organisatrices. La Société d’Astronomie de Cannes (SACA) propose quant à elle une soirée d’observation à BoccaCabana le 11 février. Jean-Louis Heudier, astronome et membre de cet organisme, justifie cette date par le fait que la comète sera proche de Mars, et qu’elles seront ainsi “les
vedettes de la soirée”.

Un des “vestiges de la formation du système solaire”

C’est la première, et peut-être la dernière fois que l’être humain pourra étudier cette comète. Selon Nicolas Biver, président de la Commission des Comètes de la SAF, cet objet pourrait bien, après son passage, être “éjecté du système solaire et s’en éloigner à jamais”. C’est donc l’occasion de se pencher sur ce qu’il décrit comme l’un des “vestiges de la formation du système solaire”. Thomas Prince, professeur de physique au California Institute of Technology, confiait dans une dépêche de l’AFP que ce “visiteur rare” pourrait nous apporter “des informations sur les habitants de notre système solaire, bien au-delà des planètes les plus lointaines”.

Théo Boissonneau