Le cirque, entre art et sport

En ce mois de janvier s’est tenu le 45ème festival international du cirque de Monte-Carlo. Au programme, spectacles sur fond de compétition. Le cirque, plus qu’un art, est une véritable activité physique pour les artistes. Zoom sur cette pratique sportive.

Au festival international du cirque de Monte-Carlo, les artistes ont présenté des performances physiques exceptionnelles, prouvant que le cirque est à la croisée de l’art et du sport. ǀ Photo : Clément Guillonneau.

Du 20 au 29 janvier s’est tenue la 45ème édition du festival international du cirque de Monte-Carlo, dans la principauté de Monaco. Entre records du monde et performances physiques, cet évènement – qui est au cirque ce que sont les Jeux Olympiques aux sports plus « traditionnels » – montre à quel point les arts du cirque constituent un véritable ensemble de disciplines sportives.

“Une activité physique très complète”

Acrobates, trapézistes, jongleurs, équilibristes… tous ces artistes sont avant tout des sportifs de haut niveau. Rozenn Quimerch, circassienne et passionnée de sports acrobatiques, estime que « le cirque est une activité sportive très complète », et que les différentes pratiques nécessitent « énormément de facultés corporelles », à l’instar de « l’équilibre, la dextérité, la force, la souplesse… ».

Aujourd’hui, les arts du cirque ne sont plus exclusivement réservés aux artistes professionnels. Autrefois, cet art était destiné aux individus appartenant déjà à des familles ancrées dans le monde du cirque depuis des dizaines voire des centaines d’années, comme dans les cirques Zavatta ou Pinder. Les artistes se succédaient de génération en génération. Depuis quelques dizaines d’années, la discipline est ouverte à tous ceux qui le souhaitent, grâce à différents types de formations qui y sont dédiées et qui ont élevé le cirque au rang de véritable sport. C’est notamment le cas de la Fédération Nationale des Ecoles de Cirque (FNEC), créée en 1988. C’est cette fédération qui deviendra en 1994 la Fédération Française des Ecoles de Cirque (FFEC) et qui a popularisé la pratique des arts du cirque.

En 2022, la FFEC regroupait selon ses chiffres 150 écoles, réparties sur tout le territoire, sans compter les 800 écoles ou clubs de cirque non licenciés. Ces chiffres restent bien loin des 14 000 clubs de football amateur que recense la Fédération Française de Football (FFF). Moins démocratisées que les clubs de football, de basket ou même de danse, les écoles de cirque sont pourtant en plein essor. En 2022, la FFEC dénombrait 28 560 licenciés annuels – dont la majorité était âgée de 6 à 12 ans – et ce sans compter les nombreux adeptes non licenciés.

Un sport, mais une diversité de disciplines

Pour les amateurs, la première motivation pour pratiquer les arts du cirque, c’est la diversité de pratiques que regroupe ce sport. Valentin a intégré l’école de cirque Esprit Cirk aux Sables d’Olonne (Vendée) en 2014, et cette diversité lui plaît : “je ne peux même pas citer toutes les disciplines du cirque que l’on pratique tellement il y en a !” s’exclame-t-il entre un salto et une figure en monocycle. Son camarade, Matis, veut faire taire les préjugés et ajoute que « le cirque, ce ne sont pas seulement des gens qui font les clowns ». Prête à se balancer sur son trapèze, Maureen insiste, le cirque c’est du sport : « on fait de l’exercice physique » car pour certaines pratiques « il faut être musclé ».

Avant d’obtenir un clown d’or, la récompense suprême au festival du cirque de Monte-Carlo, la route est longue pour les artistes qui doivent passer des heures à s’entraîner, à répéter et à se maintenir en bonne condition physique. Le cirque n’a donc pas fini de prouver qu’il n’est pas seulement un art, mais avant tout un sport.

Estelle Fierling & Clément Guillonneau