
Y aura-t-il un nouveau centre d’accueil pour les toxicomanes à Nice?
Vendredi 4 novembre, la mairie de Nice annonçait l’abandon du projet de centre d’accueil pour les toxicomanes, porté par la Fondation de Nice. Un site «plus approprié» pourrait pourtant être trouvé prochainement.

Les locaux vides aux grilles fermées du centre pour toxicomanes boulevard Tzarewitch à Nice. Crédit : Google Map
«Quoi qu’il arrive, nous sommes toujours et encore plus opposé à ce projet!», s’exclame Éric Fouzari, président du comité de quartier du Parc impérial-Gambetta. Si l’ouverture d’un centre d’accueil et d’accompagnement pour toxicomanes ne se fera pas dans un local du boulevard Tzarewitch, la mairie de Nice n’écarte pas la «possibilité d’identifier un site plus approprié pour améliorer le parcours de soin de ces personnes fragiles.»
«L’insécurité va se renforcer»
À la suite d’une réunion tenue le vendredi 4 novembre, avec les acteurs concernés, le projet sur le boulevard Tzarewitch a été abandonné conformément aux volontés des habitants et du maire de Nice. Le même jour, un rassemblement avait été organisé devant les locaux de la Fondation pour protester contre ce projet, qui, selon les riverains et les commerçants, n’est pas adapté à ce quartier résidentiel. « Je suis contre le fait d’installer ce genre d’endroit […] à côté d’habitations, à côté d’un jardin où des petits viennent après les cours. C’est quoi la suite ? L’insécurité va se renforcer et les habitants vont être délaissés. Les dealers vont proliférer puisqu’ils ont leurs clients qui vont s’y rendre tous les jours ! », s’insurgeait Matthias, habitant du boulevard Tzarewitch, dans une interview d’ActuNice.
Même réaction du côté de la mairie. Le 14 septembre, Christian Estrosi déclarait son opposition après avoir été interpellé par des riverains inquiets. «Souvent marginalisés, les publics accueillis peuvent nuire au voisinage, à la sécurité publique, à la vie du quartier», pointait-il en préconisant «une prise en charge en milieu hospitalier». N’ayant pas de pouvoir sur cette prise en charge qui est une compétence de l’Etat, l’élu demandait alors dans un communiqué au ministre de la Santé, François Braun de «renoncer à ce projet de Caarud (Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues)».
En réponse, la Fondation de Nice s’est dite «étonnée de la réaction du maire de Nice» dans un communiqué du 9 novembre.Par ailleurs, elle a indiqué que depuis 2021,différents acteurs, dont le cabinet du maire, visitent les lieux et «ont confirmé l’adaptation du site avec une cour intérieure, qui permet de mettre en œuvre les missions d’un Caarud.» Elle ajoute avoir proposé d’organiser une réunion avec les habitants et de s’être toujours tenue à leur disponibilité «pour recueillir les éventuelles doléances, échanger sur les inquiétudes, les attentes». La Fondation, «avec l’accord de l’Agence Régionale de Santé (ARS)», étudie actuellement «les modalités de poursuites de cette mission de santé publique et de solidarité auprès de ce public».
«L’ARS a financé 550 000 euros de travaux… elle ne va pas en rester là»
Selon Éric Fouzari, de nouvelles informations devraient être données et un échange entre les acteurs concernés devrait avoir lieu d’ici la fin de semaine prochaine. Mais le président du comité de quartier du Parc impérial-Gambetta se montre perplexe quant à la suite: «L’ARS a financé 550 000 euros de travaux d’aménagement. On imagine donc bien qu’elle ne va pas en rester là. Ça fait beaucoup de travaux pour si peu et je ne suis pas certain que ces locaux restent vides.» Contactée, la Fondation de Nice, propriétaire du local, n’a pas souhaité apporter plus de précisions et a indiqué «ne plus communiquer à ce sujet».
À l’échelle du département, seul un centre de ce type existe, et se trouve à Nice, rue Emmanuel Philibert.
V. B