«Je n’arrivais même pas à tourner, avec l’exosquelette j’ai pu skier normalement»: cet exosquelette qui limite les douleurs et la fatigue

Peut-être les avez-vous remarqués sur les pistes. Les exosquelettes commencent à faire leur apparition. L’objectif est de limiter les douleurs et d’améliorer le confort sur les skis.

L’exosquelette se porte sur ou sous le pantalon (à condition de ne pas porter de pantalon moulant pour cette dernière option). Photo scott-visuals.com

On pourrait les confondre avec de grosses attelles, mais cet assemblage de ressorts, de plastique ou de lanières est en fait un exosquelette, aussi appelé «Mojo», installé le long des jambes. Selon Gabriel Castelain, le directeur général (DG) de Ski-Mojo qui commercialise cet exosquelette, «avec un système de ressorts qui s’accroche aux chaussures de ski, cela prend en charge un tiers du poids du corps, les jambes ont donc moins à porter et cela absorbe les vibrations». Françoise Monnier a été monitrice de ski à Isola 2000 pendant 40 ans, elle a utilisé le dispositif sur sa dernière saison en 2019 : «Ca allège vraiment, il y a moins de poids, ça fait une vraie différence.» Une particularité qui permet notamment de «retarder la fatigue, elle arrive près de quatre fois plus tard» selon le DG de Ski-Mojo.

«Je n’arrivais même pas à tourner, avec l’exosquelette j’ai pu skier normalement»

L’autre avantage que souligne Gabriel Castelain est que «cela permet de soulager les problèmes de genoux ou de dos et de retarder la fatigue musculaire», bien qu’aucune étude scientifique et médicale n’ai été menée. Un constat partagé par Françoise Monnier : «sur la fin de la saison, la neige de printemps fait des petits bourrelets. J’ai les genoux en mauvais état, il faudrait que je me fasse poser des prothèses, et sans le Mojo, je n’arrivais même pas à tourner. Avec, j’ai pu skier normalement.» Jean Brocard, aujourd’hui âgé de 80 ans, confirme : «j’ai skié une journée complète avec un exosquelette en location juste avant le Covid, je n’ai pas eu mal, ni pendant, ni après. Je n’ai même pas eu de courbatures». Jean s’est surtout «senti rassurer, je n’étais pas très confiant sur le fait de reprendre le ski après la pause de deux prothèses sur mes genoux deux ans avant».

Une ergonomie en progression

Si elle compte retourner skier avec son exosquelette «dès qu’il y aura moins de monde sur les pistes», Françoise Monnier note qu’en 2019, il lui fallait «10 minutes pour installer le dispositif sur ses jambes et devait l’enlever pour aller aux toilettes en tant que femme, ce qui pouvait être embêtant en tant que monitrice». Le DG de Ski-Mojo explique que «le système a été amélioré depuis. Désormais, pour les personnes qui ont pris le coup de main, il faut deux minutes pour le mettre et l’enlever». Un exosquelette de «1,6 kilogramme qui peut s’activer et se désactiver pour ne plus avoir à l’enlever pour aller aux toilettes ou pour manger». C’est à l’achat (675€ tout de même) ou au début de la location que «cela demande des réglages, adaptés à la morphologie de l’utilisateur. Ca prend environ 15 minutes» termine Gabriel Castelain.

Un système déjà utilisé par plus de 20.000 personnes en Europe selon les chiffres communiqués par Ski-Mojo.

Bastien DUFOUR