Pourquoi ne faut-il pas offrir de roses pour la Saint Valentin ?

Offrir un bouquet de roses pour la Saint Valentin, une démonstration d’amour devenue une tradition. Si vous voulez faire une bonne action pour la planète, préférez par exemple un bouquet de mimosas. On vous explique pourquoi.

9 roses sur 10 vendues en France proviennent de l’étranger. (Crédits photo : Pexels)

Plus que 4 jours avant la Saint Valentin ! Comme chaque année, les bouquets de fleurs sont le cadeau le plus offert par les Français, devant le parfum et les bijoux. Près d’un tiers des Français ont l’intention d’offrir des fleurs à l’occasion de la Saint Valentin en 2023, selon une étude de Yougov, une société internationale de sondages.

Un bouquet de roses peut sembler être un cadeau incontournable pour la Saint Valentin. Pourtant, cet acte d’amour est une aberration écologique. La majorité des fleurs coupées vendues en France sont importées de pays parfois en dehors de l’Union Européenne. Le coût carbone de la rose soulève donc un problème écologique.

85 % des fleurs vendues en France proviendraient ainsi de l’étranger, d’après l’estimation de Val’hor. En 2019, les roses représentaient 43,5% du total des fleurs importées, soit plus de 466 millions de tiges. Les Pays-Bas est le pays qui exportent le plus de roses en France avec 84% de roses exportées en 2019, d’après les chiffres du bilan annuel de FranceAgriMer.

Les roses ne sont pas françaises !

Les pays de provenance des roses vendues en France en 2019. Source : FranceAgriMer

Après les Pays-Bas, le Kenya, pays d’Afrique à des milliers de kilomètres de la France, est le deuxième pays qui exporte des roses dans l’Hexagone. Ces roses font évidemment le trajet en avion et par conséquent polluent beaucoup. Deux autres contrées lointaines, l’Equateur et l’Ethiopie sont les deux nations qui exportent le plus de roses en France derrière le Kenya et les Pays-Bas. Une utilisation massive de kérosène est nécessaire pour acheminer les roses.

Il n’existe pas de méthode scientifique assez précise et fiable afin de calculer le bilan carbone de l’import de roses. Toutefois, d’après une étude britannique, un bouquet de fleurs cultivées au Kenya et vendu au Royaume-Uni émet dix fois plus de carbone qu’un bouquet acheté localement.

Un bouquet de roses n’est donc pas le cadeau idéal du moins pour la planète. Le fait que la rose soit devenue l’emblème de la Saint-Valentin est paradoxale, d’autant que sa saison de floraison est en été. Raison pour laquelle elles doivent être importées d’autres pays. Pays qui n’utilisent pas toujours des méthodes de culture respectueuses de l’environnement. Les Pays-Bas font pousser les roses dans des serres dans lesquelles la température est maintenue à 20 degrés.

Privilégier les fleurs de saison 

Interrogé par Yahoo Actualités, Farell Legendre, fleuriste et directeur de la Fédération française des artisans fleuristes conseille aux amoureux de respecter la saisonnalité dans leurs choix de fleurs : « En février, c’est la pleine saison du mimosa. Si vous voulez du rouge pour la Saint-Valentin, les renoncules et les anémones offrent de belles palettes, et c’est aussi la bonne période pour les camélias, les jonquilles et les perce-neiges ».

Dans les Alpes-Maritimes, les mimosas abondent et s’étalent à perte de vue. Les cadeaux les moins polluants sont ceux qu’on trouve près de chez soi. S’il n’est pas l’emblème de l’amour et de la passion, il symboliserait la magnificence, l’élégance, la tendresse et délivrerait un message d’amitié. Tant de belles valeurs à partager avec l’élu de son cœur. Alors, quoi de mieux qu’un bouquet de soleil d’hiver à offrir pour la Saint Valentin ?

Rémi Capra-Brocard