
« Deep Climate » : le Grand Nord va devoir attendre
À peine revenus de Guyane il y a un mois, Christian Clot et ses équipes d’exploration devaient repartir pour une nouvelle expédition, cette fois-ci en Laponie. Mais à cause de la grève des transports et des dockers en Finlande, le voyage a été reporté.
Ils sont dix femmes et dix hommes de 25 à 48 ans et aucun n’a d’expérience préalable. Conduits par Christian Clot, ils devaient s’envoler à Ivalo en Finlande la semaine dernière pour la mission « Froid versatile », mais les grèves dans le pays les en ont empêché. Cette mission en Laponie qui devait commencer le 24 février est le deuxième volet de l’expédition scientifique Deep Climate. Le camion qui devait transporter l’ensemble du matériel, dont 820 kilos de nourriture, a été bloqué dans le port d’Helsinki. Christian Clot, explorateur-chercheur et organisateur de la mission, explique la frustration des équipes qui avaient déjà dû modifier deux fois la destination de leur mission : « Après la fermeture de la Sibérie en raison de la géopolitique de guerre, l’interdiction de recherche sur humain au Canada qui nous a fermé les Territoires du Nord, voilà que la Laponie se ferme provisoirement pour raison de mouvements sociaux. » Un problème d’autant plus contrariant pour l’équipe qui doit partir au plus vite avant que la région polaire ne se réchauffe.
Une mission pour mieux préparer notre adaptation au changement climatique
Ce projet nommé « Deep Climate » regroupe trois expéditions dans des biomes différents. Son objectif est de répondre à une question : est-ce que le corps humain est prêt à survivre au changement climatique ? Pour cela, Christian Clot, et son équipe de volontaires vont se confronter à trois milieux différents. Tout au long de la mission, ils vont tester et étudier la réaction adaptative de l’être humain face à des conditions climatiques extrêmes, selon eux « représentatives de notre futur ». Christian Clot explique en quoi cette mission est nécessaire pour notre avenir : « Quelle que soit notre capacité à réduire nos émissions et pollutions – et malheureusement elle est encore bien trop faible – trois certitudes existent : nous allons devoir vivre dans des climats plus contraignants, chauds, humides et versatiles ».
Grâce à tout un procédé scientifique précis, ils veulent cette fois-ci mesurer l’impact des conditions de froid extrême sur le corps. Si le camion est débloqué et qu’ils peuvent partir, ils devront traverser la Laponie entre la Finlande et la Norvège en plein milieu de la nuit polaire hivernale.
La Guyane leur a déjà permis de tester l’environnement chaud et humide avec des températures fluctuant entre 35°C et 53°C. Pour la Laponie ce sera le froid humide avec -52°C prévus au minimum. La dernière destination sera l’Arabie Saoudite avec des températures avoisinant les 50°C. Chaque mission dure 40 jours, mais pour cette dernière, Christian Clot a invité sur ses réseaux sociaux les dirigeants et représentants politiques à rejoindre l’expédition pendant 3 jours. Son objectif, qu’ils remarquent de leur propres yeux les conséquences du changement climatique.
Angèle Ingrand