
Campagne de vaccination contre le papillomavirus (HPV) : la France rattrape son retard
La semaine dernière, Emmanuel Macron a déclaré que tous les élèves de 5ème pourront se faire vacciner au sein de leur établissement scolaire. Un moyen de rattraper le retard de la France sur la couverture vaccinale de cette IST selon Hélène Péré, virologue à l’Hôpital européen Georges Pompidou à Paris. “Un des leviers les plus importants est la vaccination dans le milieu scolaire. Parce qu’il y a une espèce d’émulation interindividuelle, et quand on est en groupe, on se sent plus fort et plus serein pour y aller.”, explique-t-elle pour le Huffington Post. La France est l’un des pays européens qui vaccinent le moins contre le papillomavirus (HPV), alors que plus de 70 % des adolescentes sont vaccinées dans les pays du Nord, en Espagne, au Portugal ou au Royaume-Uni. L’hexagone se classe à la 27ème place du pourcentage de vaccinés dans les pays européens, compte 37 % des filles et 6 % des garçons vaccinés selon l’ANM.
La vaccination des garçons négligée jusqu’à présent
Chaque année, 6 300 cas de cancers sont liés à cette infection, sexuellement transmissible. “Ils touchent ¾ de femmes et, donc, ¼ d’hommes. La vaccination des garçons ne sert pas qu’à protéger les femmes, elle les protège aussi. Ils restent des vecteurs potentiels et peuvent contaminer les femmes. On ne pourra pas en finir avec ce virus si on n’empêche pas les vecteurs potentiels de contaminer.”, témoigne Norbert Ifrah, président de l’Institut national du cancer auprès de La Dépêche, alors que le vaccin contre le papillomavirus est remboursé aux garçons seulement depuis 2021. Ce qui explique l’écart des protégés entre filles et garçons. “La France a, au départ, seulement ciblé les jeunes filles, car 100 % des cancers du col de l’utérus sont liés à cette infection. Alors, croyant bien faire, les autorités se sont concentrées sur elles.” poursuit-il. Le HPV peut causer des cancers du pénis et de l’anus chez les garçons d’après le centre régional d’information des Nations Unis.
40 % des parents pensent que ce vaccin manque de preuves concernant son efficacité
Selon un sondage OpinionWay, réalisé en avril 2022, plus de 40 % des parents pensent que ce vaccin manque de preuves concernant son efficacité et estiment que l’on « manque de recul sur les effets à long terme ». “Ces résultats sont alarmants : ils démontrent les incompréhensions existantes sur les infections à HPV et les vaccins.” alerte dans un communiqué Daniel Nizri, président bénévole de la Ligue contre le cancer. Ce manque de confiance dans le vaccin relèverait de la désinformation. “Il y a eu des fausses informations concernant le déclenchement d’effets indésirables.”, indique Hélène Péré. “On a un problème français de défiance vis-à-vis de ce qui est recommandé par les autorités sanitaires”, pointe Norbert Ifrah. La Stratégie nationale de santé sexuelle et le Plan cancer ont pour objectif une couverture vaccinale à 80 % en 2030.
VEILLAS Flavie