mars 20

Enseignes de prêt-à-porter placées en liquidation judiciaire : de nombreux magasins concernés

Camaïeu, Pimkie, Kookaï, André, … de plus en plus de boutiques françaises sont menacées de fermeture définitive depuis quelques années. Avec pour principales causes, les répercussions de la crise du COVID-19 et l’inflation.

La boutique André de Nice vit dans l’incertitude depuis l’annonce de redressement judiciaire – Crédit photo : Estelle Fierling

Depuis maintenant plusieurs années, nombre de grandes enseignes du prêt-à-porter français se retrouvent placées en liquidation ou redressement judiciaire. Sans repreneur, des boutiques comme Camaïeu ou André se voient forcées de fermer leurs portes. Mais comment expliquer ce phénomène ? La pandémie du COVID-19 a durement frappé l’industrie du textile, et certaines boutiques n’ont malheureusement pas réussi à se relever. L’inflation n’a pas arrangé les choses. Les Français n’ont plus le même pouvoir d’achat et sont contraints de privilégier les dépenses alimentaires ou celles liées au carburant. Les achats vestimentaires ne sont donc plus une priorité.

Un nouveau mode de consommation

L’inflation a engendré une nouvelle façon de consommer pour de nombreux Français : la seconde main. En vogue depuis quelques années déjà avec des plateformes comme Vinted, le marché de l’occasion a explosé ces derniers mois. Moins chère et plus écologique, la seconde main fait de l’ombre aux magasins de prêt-à-porter. Cependant internet a lui aussi sa part de responsabilité dans le déclin des boutiques physiques. Les sites internet tels qu’ASOS ou Zalando sont de plus en plus prisés. Prix abordables et promotions régulières, très large choix de marques, de tailles et de styles… les enseignes autrefois cotées n’ont pas su s’adapter aux nouveaux codes d’internet. La pandémie a également accentué le réflexe de commander en ligne, dans un contexte où les boutiques étaient fermées.

Des milliers d’emplois en danger

Camaïeu est l’une des premières enseignes à avoir mis la clé sous la porte. Le placement en liquidation judiciaire des 500 boutiques dispersées partout dans l’hexagone fin septembre 2022 a entraîné le licenciement de 2600 personnes. Les employés d’autres enseignes en situation de redressement ou de liquidation judiciaire craignent de subir le même sort. A Nice, la gérante de la boutique André exprime son inquiétude quant à l’avenir de son travail : « On a vécu la même situation il y a 2 ans, mais la boutique de Nice est restée ouverte parce que François Feijoo a racheté 33% des boutiques du pays, dont la nôtre. […] Aujourd’hui, ça recommence et pour l’instant on n’a pas de racheteur. Comme on vit dans l’incertitude, on n’a pas de plan B en cas de fermeture de la boutique. » En clair, si les boutiques placées en liquidation ou redressement judiciaire ne trouvent pas rapidement de repreneur et ne parviennent pas à renflouer leurs caisses, la fermeture paraît inévitable pour des enseignes qui, pendant des décennies, ont fait partie du quotidien des Français.

Estelle Fierling