Le Printemps du Cinéma, la stratégie gagnante pour relancer l’industrie ?

Publié par la rédaction le 22 mars 2023 dans Non classé | Poster un commentaire

Pendant trois jours, la séance est à 5 euros. Un tarif préférentiel pour encourager le public à aller au cinéma.

Alors que la saison printanière a débuté lundi 20 mars, le Printemps du Cinéma, lui, a commencé la veille, dès le dimanche. Pendant trois jours, le public a eu l’occasion de profiter de tarifs plus abordables sur les places de cinéma, à 5 euros la séance. Soit un euro de plus que l’année dernière. La Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF) justifie cette hausse d’un tarif pourtant en vigueur depuis 7 ans par le fait que le prix de l’électricité et les charges ont augmenté pour les exploitants. Le montant est le même dans tous les cinémas, quel que soit l’horaire de la séance. Pour cette saison 2023, la FNCF a enregistré environ 6.000 salles proposant l’offre sur le territoire français.

Une opération qui gonfle les scores du box-office

Ces trois jours sont également l’occasion pour les films à l’affiche d’augmenter le nombre d’entrées qu’ils génèrent. Par rapport à l’année dernière, le 7e art a attiré 15% de public en plus. Une hausse peut-être due aux films à l’affiche ? En tête des comédies françaises attendues en 2023, « Alibi.com 2 », la comédie de Philippe Lacheau comptait déjà plus de 200.000 nouvelles entrées après deux jours lors de ce Printemps du Cinéma. Le mastodonte « Creed 3 » a également su tirer profit de l’opération, avec 285.000 entrées supplémentaires en France, pour un total de 1,89 million d’entrées en 3 semaines, c’est d’ores et déjà le record pour la franchise américaine en France. D’autres cumulent les actualités, récemment récompensé par l’Oscar du meilleur acteur (décerné à Brendan Fraser), le film « The Whale » a également profité des tarifs réduits avec 47.000 entrées supplémentaires en France.

Globalement, les cinémas ont vu leur fréquentation augmenter ces trois derniers jours. C’est le cas du cinéma Le Colbert à Aubusson en Creuse, qui a connu « une fréquentation intéressante pour le Printemps du Cinéma » d’après son directeur Gilles Pallier interviewé sur France-Bleu Creuse ce mardi 21 mars. Ce regain d’intérêt peut s’expliquer par le succès de certains films du box-office comme le dernier Astérix et Obélix ou encore Avatar 2. 

Sur la Croisette, quelques semaines avant le Festival de Cannes, cet événement fait également bondir la fréquentation des salles. Le directeur de l’Olympia Cédric Pérez est satisfait de l’affluence dans son cinéma : « On l’a ressenti dès le dimanche mais souvent, on fait notre chiffre le lundi et le mardi. Il y a déjà eu plus de monde que l’année dernière mais même en dehors de ça, notre fréquentation a augmenté depuis le début du mois de janvier », explique-t-il. Mais il n’y a pas que les tout derniers films qui cartonnent en salle : « Il y a eu pas mal de monde lors de la diffusion de films sortis il y a deux mois. Les gens ont attendu le Printemps du Cinéma pour venir voir certains films » ajoute Cédric Pérez.

Qui sort gagnant du Printemps du Cinéma ?

Mais finalement, est-ce vraiment une bonne affaire pour les adeptes de cinéma ? Des économies certes, mais plus largement, on peut se demander si les cinémas ressortent gagnants de cette opération. En effet, la perte de 2,50 euros par place en moyenne peut être compensée par la forte augmentation de la fréquentation des cinémas sur ce week-end. En 2022, année qui a marqué le retour du Printemps du Cinéma après deux ans d’absence, 2,15 millions d’entrées ont été enregistrées. Des statistiques intéressantes quand on sait que 15 millions de places ont été vendues sur l’ensemble du mois de janvier 2023 (selon le CNC). Les salles ont réalisé une recette d’environ 10,75 millions d’euros sur les trois jours. Tout le monde semble donc tirer parti de cette opération.
Si cette initiative plaît aux amateurs de cinéma, elle n’est que temporaire. Pourtant, certains ont fait un autre choix. À Vitrolles dans les Bouches-du-Rhône, les places sont à 6€ toute l’année dans le but « de laisser la culture accessible à tous les Vitrollais » explique David Jesne, l’adjoint au maire de la ville, sur BFM TV. Une opération qui marche, puisque le cinéma a vendu 25.000 places sur l’année 2022. 

Romain Henry – Gaspard Lagnel