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Le 8 mars, la grève devient féministe
Syndicats et associations féministes ont lancé un appel à la « grève féministe » pour la journée de lutte des droits des femmes. Ces manifestations s’inscrivent dans le cadre de l’opposition à un régime de retraite défavorable aux femmes.
« Le 8 mars 2023, c’est la grève féministe. Ensemble dans la rue ! ». Voilà ce qu’on pouvait lire sur les flyers du Collectif des droits des femmes 06, principal organisateur du rassemblement à l’échelle régionale. A l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, une cinquantaine de collectifs féministes appelaient à un mouvement de « grève féministe ». Jennifer, membre de l’antenne « Alpes maritimes » du collectif #Noustoutes, explique : « Par grève féministe, on entend une grève menée par le mouvement féministe, une grève des femmes mobilisées pour défendre leurs intérêts et acquis sociaux et politiques. Une grève pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes qui persistent. ». Syndicats et partis politiques, tels que la CGT, le FSU, le Parti socialiste ou encore la France insoumise, encourageaient eux aussi le rassemblement.

« Les femmes en sont déjà les grandes perdantes »
Consécutive à une première journée de manifestation à l’encontre de la réforme des retraites, cette « grève féministe » était présentée par l’intersyndicale, dans un communiqué paru le 7 mars, comme un moyen de « pointer la détérioration particulière de la situation des femmes avec ce projet de réforme ». Les femmes « seront les premières victimes de la réformes des retraites » affirme l’appel à la grève. Ce dernier fait de la lutte contre le texte de loi l’un des principaux objectifs de la manifestation. Ironiquement, la militante #Noustoutes affirme que : « Les femmes ne seront pas les « grandes gagnantes de la réforme des retraites » comme le disait Edouard Philippe, elles en sont déjà les grandes perdantes. » Elle rappelle que les femmes ont souvent une carrière entrecoupée pour s’occuper de leur famille. Beaucoup travaillent à temps partiel, six fois plus que les hommes, dans des secteurs professionnels peu rémunérateurs ou valorisés. Les montants des pensions sont en moyenne bien inférieurs entre une femme et un homme, environ 1154 € contre 1931 €. La militante l’affirme : « La grève féministe est une nécessité ! ».
Parmi les nombreuses affiches qui étaient visibles dans les rues mercredi, toujours disponibles sur le site grève féministe, on peut lire une autre revendication capitale des manifestants : « L’égalité salariale maintenant ! ». L’appel à la grève rappelle que « les femmes sont toujours payées 26% de moins que les hommes ». Afin de mettre en évidence cette différence, les collectifs féministes organisateurs invitent à « faire la grève féministe sous une autre forme ». Les femmes qui ne pourraient se mobiliser sur une journée complète sont incitées à « déconnecter à 15h40 ». « 15h40, c’est l’heure à laquelle les femmes arrêtent d’être payées chaque jour, sur la base d’une journée standard (9h – 12h30/13h30 – 17h) » clarifie la CGT dans son appel à la grève.