Climat : quels sont les aliments qui impactent le plus la planète ?  

Céréales, steaks hachés, poissons, café, chocolat… Quel est le bilan carbone de ces différents aliments que vous consommez au quotidien et qui est le plus polluant ? 

Réduire le bilan carbone de nos assiettes, un défi important pour la protection de la planète, publié sur le site Cent Degrés; (Photo : Françoise Ruby). 

Le réchauffement climatique est l’enjeu mondial de notre ère. Que ce soit la hausse des températures, l’intensification des catastrophes naturelles ou encore l’élévation du niveau de la mer, ces conséquences climatique affectent l’être humain et sont dues aux modes de productions. Aujourd’hui, notre alimentation est l’un des principaux coupables de l’accroissement des gaz à effet de serre dans l’atmosphère et par conséquent à l’origine du changement climatique. Aujourd’hui, l’humain vit dans un monde où la surconsommation est reine : “En France, l’agriculture pèse 19 % de nos émissions de gaz à effet de serre, qui réchauffent la planète, à égalité avec l’industrie et derrière les transports 31 %.”, d’après Franceinfo. Mais quels sont les aliments les plus polluants ?  

Les aliments assimilés aux fortes émissions de gaz à effet de serre 

Avant leur consommation, les aliments doivent être cultivés, transportés, vendus ou consommés. Chacune de ces étapes génère des gaz à effet de serre et contribue au changement climatique. Parmi les aliments associés aux plus fortes émissions de gaz à effet de serre, on retrouve avec évidence les aliments d’origine animale et particulièrement la viande rouge ainsi que les produits laitiers, d’après une étude établie par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), sur la qualité des aliments d’origine animale. En effet, la production de viande nécessite de grands pâturages qui sont obtenus par l’abattage des arbres, ce qui a pour résultat de libérer du dioxyde de carbone dans l’air. Parmi les autres effets néfastes, les engrais chimiques utilisés dans les cultures destinées à l’alimentation animale dégagent un autre gaz puissant, du protoxyde d’azote. Contrairement à la viande d’origine animale, les aliments d’origine végétale comme les fruits et les légumes, les céréales ou encore les fruits à coque et les lentilles, réclament moins d’énergie, de terres ainsi que d’eau, et ont une plus faible intensité de gaz à effet de serre que les produits d’origine animale. 

Graphiques montrant l’empreinte carbone de différents produits alimentaires.  © L’iglou, à partir de l’étude “Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers”, parue dans Science en 2018. 

Que restera-t-il dans nos assiettes en 2050 ?  

Mais que restera-t-il en 2050 ? En effet, nourrir près de 10 milliards d’êtres humains, en voilà un défi. D’ici quelques années, les experts de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estiment que la production alimentaire devra augmenter de 60 % pour nourrir une population mondiale de plus de 9 milliards d’individus et ce, alors que les effets du changement climatique se font déjà sentir sur notre alimentation. En effet, le changement de climat réduit voire détruit les récoltes et représente une menace pour le fonctionnement des systèmes de production agricoles (destruction des cultures, appauvrissement des sols, augmentation des prix des aliments…) De plus, l’épuisement des ressources en eau réduit les capacités de production alimentaire, tant en termes de quantité que de qualité, ce qui a de graves répercussions sur la nutrition et la santé, explique GEO dans, “Changement climatique en France : que trouvera-t-on dans nos assiettes en 2050 ?”, publié le 2 septembre 2021, dans la rubrique Environnement.  

La situation environnementale ne sera certainement plus la même, voilà pourquoi il est essentiel de revoir les modes de production et de trouver de nouvelles sources d’alimentation. Parmi ces nouvelles sources, les insectes apparaissent comme essentiel pour la lutte contre la faim. Riches en nutriments le taux de protéines entre un kilo de sauterelles et un kilo de bœuf sont similaires. Les algues sont une autre option : connues pour leurs vertus antioxydantes et anti-inflammatoires, les algues sont riches en fer en minéraux et en protéines. Elles sont sans aucun doute un véritable avantage pour l’environnement. On estime que 15 000 litres d’eau sont nécessaires pour produire un kilo de viande de bœuf, les algues, elles, n’ont besoin que d’eau de mer.  Autre alternative : la viande “artificielle” ou “synthétique” qui est aussi un autre mode de substitution alimentaire, qui pourrait peut-être d’ici plusieurs années remplacer la viande d’origine animale. En effet, l’élevage est plus coûteux pour la planète. Les animaux à sang chaud ont besoin de se chauffer pour maintenir leur température corporelle. C’est encore plus fort pour les animaux d’élevage, car ils ne sont pas dans des maisons chauffées : “Globalement, on ne mange qu’une petite partie de l’animal comme le blanc de poulet. Mais le poulet à un bec, des os, des pattes ou encore la crête, qui pour nous ne sert à rien..” A témoigné Bruno Parmentier, ingénieur et spécialiste dans les questions agricoles et alimentaires. 

D’après le spécialiste il y a une différence considérable entre l’alimentation des carnivores et des végétariens : “Un Français moyen carnivore, dans sa vie, mange à lui tout seul 7 bœufs, 33 cochons, 1300 poulets, 20 000 œufs. Il est impossible d’appliquer un tel régime alimentaire à l’ensemble de la population mondiale”, a-t-il précisé. Ces chiffres exorbitants alertent sur la situation actuelle. Il est essentiel que le vivre-ensemble et l’alimentation durable cohabitent pour pouvoir espérer continuer de manger à nos faims d’ici 2050 : “les gens qui mangent beaucoup de viande doivent à tout prix réduirent leur consommation parce que la planète ne pourra pas supporter.”, a finalement déclaré Bruno Parmentier.

CHLOÉ BACH CHAOUCH