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Canneseries, saison 6 : un festival novateur et plus international que jamais
Ce mercredi 19 avril s’est clôturée la sixième édition du Festival international des Séries de Cannes, qui s’est démarquée par de nombreuses nouveautés et la présence de stars internationales. A l’image d’un festival qui ne cesse de gagner en importance.

Le tapis rose de Canneseries à l’issue de la cérémonie de clôture de la saison 6 du festival, mercredi 19 avril. (Photo Victor C.)
Il y a des signes qui ne trompent pas. Ce mercredi soir, devant le Palais des Festivals, on aurait pu se croire au mois de mai, en plein Festival du film, tellement la foule était nombreuse pour tenter d’apercevoir l’ex-star de la série culte Buffy contre les vampires, Sarah Michelle Gellar. Pourtant, le tapis n’était pas rouge, mais bien rose, et l’événement du soir était bien la clôture de la sixième édition de Canneseries. Il faut dire que pour un festival lancé en 2018, et rapidement bouleversé par deux éditions sous Covid, la liste des invités était assez prestigieuse cette année. Outre Sarah Michelle Gellar, qui recevait le prix d’honneur « Canal + Icon Award », Rachel Brosnahan, Morfydd Clark, Emmanuelle Devos, Tony Shalhoub, Rachel Weisz ou encore Laurent Laffite, pour ne citer que les plus connus, ont foulé le « pink carpet » et monté les marches aux côtés des nombreux spectateurs cannois. Les stars internationales étaient donc aussi nombreuses, voire plus nombreuses que les célébrités françaises cette année, un signe de plus de l’attractivité grandissante de Canneseries.
L’année des premières fois
La cérémonie de clôture, présentée par la journaliste Genie Godula qui a animé le tapis rose tout au long de ces six jours de festival, a été l’occasion de revenir sur l’une des principales nouveautés de cette édition : la création d’une sélection en compétition pour les séries documentaires, une première au monde. Avec la même diversité que dans les autres sélections du festival, que cela soit au niveau des nationalités (France, Canada, Allemagne, Belgique et Argentine), des sujets abordés, ou encore des formats. Finalement, c’est la série belge Draw for Change, mélange entre documentaire et animation qui suit le quotidien d’illustratrices à travers le monde, qui a remporté le premier prix de la meilleure série documentaire de l’histoire de Canneseries. Autre première fois, peu avant le début de la soirée de clôture, les actrices Sarah Michelle Gellar et Rachel Brosnahan ont laissé leurs empreintes à Cannes, empreintes qui rejoindront bientôt le « Chemin des Etoiles » au pied du Palais des Festivals, le « Walk of Fame » de la Côte d’Azur. Un événement prestigieux, d’habitude principalement réservé au Festival du film. Enfin, la cérémonie d’ouverture a eu cette année les honneurs de la diffusion sur Canal +, en clair avec un léger différé d’une heure, pour une programmation à l’antenne à 20h30. Une nouveauté dont l’intérêt peut être questionné. Si la principale plus-value était la présence de Camille Chamoux en maîtresse de cérémonie, amenant avec elle son énergie et son humour sur scène, le contenu était le cruel défaut de cette soirée d’ouverture. En trente minutes, seul le « Madame Figaro Rising Star Award » a été remis à la révélation des Anneaux du Pouvoir, Morfydd Clark. Le reste n’était qu’une simple présentation des jurys sur scène, ainsi que des différentes séries en compétition. En bref, si vous n’étiez pas à Cannes, l’intérêt de regarder cette cérémonie à la télé était très limité. Peut-être aurait-il été plus pertinent de diffuser la clôture, où pas moins d’une dizaine de prix ont été remis, surtout que cela avait été fait en 2018, lors de la première édition.
« Power Play » repart victorieuse
Côté palmarès, outre les différents prix honorifiques, la principale série gagnante est Power Play, série de la télévision publique norvégienne NRK qui raconte l’ascension au pouvoir de la première femme à occuper le poste de Premier Ministre dans le pays, qui repart avec le trophée de la meilleure musique et surtout celui de la meilleure série en compétition. Toujours dans la catégorie séries longues, les israéliens de Carthago repartent avec le Prix Spécial d’Interprétation, ainsi que le Prix des Lycéens, visiblement touchés par ce récit de l’histoire d’un camp qui regroupait, pendant la Seconde Guerre Mondiale, en Afrique, les opposants à l’empire britannique. Enfin, pour les séries courtes, ce sont les espagnols de The Left-Handed Son qui repartent trophée en main. On y suit la quête d’une mère pour retrouver un contact avec son fils, qui s’est engagé dans un groupe néo-nazi. Un palmarès qui illustre bien ce qu’est devenu Canneseries en à peine six éditions : un vrai festival international, qui porte bien son nom.
Victor COMBALAT
Le palmarès complet de cette sixième édition
(par ordre de remise)
– Madame Figaro Rising Star Award : Morfydd Clark
– Prix des Etudiants : Meilleure Série Courte : L’air d’aller (Canada)
– Prix des Lycéens : Meilleure Série Longue : Carthago (Israël)
– Prix Europe 1 du Public : Les Combattantes (France)
– Séries Courtes : The Left Handed Son (Espagne)
– Prix Konbini de l’engagement : Joey Soloway
– Séries Documentaires : Draw For Change (Belgique)
– Canal + Icon Award : Sarah Michelle Gellar
– Meilleure Musique (Séries Longues) : Power Play (Norvège)
– Meilleur Scénario : Bargain (Corée du Sud)
– Prix Spécial d’Interprétation : Le casting de Carthago (Israël)
– Meilleure Interprétation : Dar Zuzovsky dans Corduroy (Israël)
– Meilleure Série : Power Play (Norvège)