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[RIG 2023] BRÉSIL : JOURNALISME EN TENSION
PENDANT QUATRE MOIS, SIX ÉTUDIANTS DE L’ÉCOLE DE JOURNALISME DE CANNES ONT ÉTUDIÉ LA LIBERTÉ DE LA PRESSE ET LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES JOURNALISTES AU BRÉSIL

Dans un pays parcouru en permanence de forces sociales telluriques, au sein d’un état continent dont le devenir conditionne largement celui de la planète, on imagine bien que le journalisme est un sport de combat. On n’imagine pourtant pas à quel point ! Ce dont on ne se doutait pas, c’est combien ce combat est difficile, quotidien et sur tous les fronts. Bien que le Brésil soit en paix et manifeste par la voie de son président Lula une grande neutralité sur la scène internationale et notamment par rapport à la guerre en Ukraine, exercer le métier de journaliste au Brésil ne ressemble décidement pas à une sinécure.
Le Brésil est un état continent, c’est la plus grande démocratie d’Amérique Latine. Avec 214 millions d’habitants et une superficie totale de 8,5 millions de km², soit 15 fois la France, il abrite une grande partie de la biodiversité de la Terre. Avec la forêt amazonienne, le Brésil est un pays clé pour toute l’humanité. Ce qu’il s’y passe est déterminant pour l’avenir de la planète. L’économie du pays est également extrêmement puissante et classe le Brésil en huitième position avec un taux de corruption dans la moyenne mondiale.nter
République fédérale, le Brésil est aussi un pays de contrastes, de multiplicités et parfois de grandes fractures, qu’elles soient spatiales, temporelles et sociales. De la politique à la culture, les divisions sont profondes. Aux dernières élections présidentielles, Lula l’a emporté de peu avec 50,8 % contre 49,2 % pour Bolsonaro. En proie à une violente polarisation politique, le pays est aussi très fragmenté entre différentes communautés, ethnies et populations.
Dans un pays présentant autant de diversité, de multiplicité, d’hétérogénéité, dans un pays aussi important, les journalistes sont appelés à jouer pleinement leur rôle d’information. Pourtant, si de grands titres et groupes de presse survivent, la presse indépendante est malmenée. La place de 110ᵉ sur 180 au classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse du Brésil manifeste malheureusement les difficultés bien réelles rencontrées dans l’exercice de la profession. Restons optimistes, un si grand pays a d’incroyables ressources. De nouvelles générations de journalisme sont formées. Elles sont plus attentives aux minorités, aux discriminations et prêtes à en découdre pour la démocratie.
Un travail mené par Maxime Conchon, Mathilde Giannini-Beillon, Laurą Hue, Mathieu Ozanne , Marco Thiollier et Roxane Volclair