Football féminin azuréen : l’espoir des JO pour accélérer son développement

Lors des Jeux Olympiques 2024, trois matchs de football féminin se joueront à Nice. Un évènement exceptionnel dans les Alpes-Maritimes, où les sections féminines des clubs de football se développent peu à peu.

L’Allianz Riviera, dans la plaine du Var, accueillera fin juillet trois matchs olympiques de football féminin, comptant pour les phases de groupes. Photo DR archives CC Mirasol

Les clubs azuréens espèrent un retour positif des JO sur leurs sections féminines. « À chaque fois qu’il y a un évènement sportif de grande ampleur, il y a toujours quelques licenciées qui viennent en plus » indique Aurore Pegaz, co-responsable du football féminin au FC Mougins. « Mais l’explosion sera en fonction du parcours des Françaises » continue celle qui a joué en équipe de France des moins de 21 ans.

« On a énormément évolué« 

Entre footballeurs et footballeuses, il y a toujours des inégalités, notamment en termes de moyens et de professionnalisation. Malgré les écarts, « tous les clubs aujourd’hui veulent des sections féminines », lance Georges Antunes, l’autre responsable du pôle féminin mouginois. « On a énormément évolué. » Aurore Pegaz souligne que « la FFF [Fédération Française de Football] commence à structurer » et encourage les clubs qui développent leurs sections féminines. Des labels de la FFF attribuent des dotations. Le FC Mougins « pourra passer label or [le plus haut niveau] grâce à nos 18 ans féminines » explique l’ex-gardienne professionnelle. « Une carotte pour faire avancer l’âne » résume son collègue.

L’AS Cannes possède ce fameux label. Sa présidente, Anny Courtade, a mis en place un plan de développement du football féminin. L’objectif pour les Cannoises, en troisième division (D3), est de « monter en D1 ». La dirigeante du club, également future porteuse de la flamme olympique, voit les JO comme un « attrait supplémentaire pour le football féminin ». Un évènement susceptible de « séduire le public », selon elle.

Des places à partir de 24 euros

Pour Anny Courtade, il faut améliorer « la médiatisation et les résultats » du sport féminin. Sur ce dernier point, la présidente de l’AS Cannes va rencontrer en mars l’équipe de France féminine. Une intervention pour pousser les joueuses à gagner et faire rayonner le football féminin dans l’Hexagone à l’occasion des Jeux. Les places pour les matchs olympiques masculins et féminins à Nice sont accessibles à partir de 24 euros. Un prix d’entrée jugé élevé par Marilyne Donada, footballeuse du FC Mougins. Elle estime qu’il serait logique « que l’Allianz Riviera fasse des tarifs pour les [rencontres] féminines ».

François Xavier Beaugrand s’occupe des équipes féminines du Stade Laurentin Football. Pour les JO, il compte sur un parcours long des Bleues, afin que « les jeunes filles s’identifient aux joueuses et aient envie de rejoindre les clubs alentour ». Le pôle féminin à Saint-Laurent du Var est créé en septembre 2019, juste après la Coupe du monde féminine en France. « Il y avait eu un engouement assez important » rappelle le bénévole. Les footballeuses laurentines étaient 11 au départ. Aujourd’hui, elles sont « quasiment 55 ». Les plus prometteuses sont envoyées vers des clubs davantage développés, comme Mougins ou Nice.

Les sportives niçoises, en D2, sont les mieux classées du département. Jean-Luc Donati, directeur général de l’association OGC Nice, a affirmé dans Nice-Matin en novembre dernier que le club comportait « plus de licenciés chez les filles que chez les garçons ». Progressivement, le ballon rond au féminin fait son chemin dans les Alpes-Maritimes.

Axel DUMOND

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