Lors des Jeux Olympiques 2024, trois matchs de football féminin se joueront à Nice. Un évènement exceptionnel dans les Alpes-Maritimes, où les sections féminines des clubs de football se développent peu à peu.
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Les clubs azuréens espèrent un retour positif des JO sur leurs sections féminines. « À chaque fois qu’il y a un évènement sportif de grande ampleur, il y a toujours quelques licenciées qui viennent en plus » indique Aurore Pegaz, co-responsable du football féminin au FC Mougins. « Mais l’explosion sera en fonction du parcours des Françaises » continue celle qui a joué en équipe de France des moins de 21 ans.
« On a énormément évolué«
Entre footballeurs et footballeuses, il y a toujours des inégalités, notamment en termes de moyens et de professionnalisation. Malgré les écarts, « tous les clubs aujourd’hui veulent des sections féminines », lance Georges Antunes, l’autre responsable du pôle féminin mouginois. « On a énormément évolué. » Aurore Pegaz souligne que « la FFF [Fédération Française de Football] commence à structurer » et encourage les clubs qui développent leurs sections féminines. Des labels de la FFF attribuent des dotations. Le FC Mougins « pourra passer label or [le plus haut niveau] grâce à nos 18 ans féminines » explique l’ex-gardienne professionnelle. « Une carotte pour faire avancer l’âne » résume son collègue.
L’AS Cannes possède ce fameux label. Sa présidente, Anny Courtade, a mis en place un plan de développement du football féminin. L’objectif pour les Cannoises, en troisième division (D3), est de « monter en D1 ». La dirigeante du club, également future porteuse de la flamme olympique, voit les JO comme un « attrait supplémentaire pour le football féminin ». Un évènement susceptible de « séduire le public », selon elle.
Des places à partir de 24 euros
Pour Anny Courtade, il faut améliorer « la médiatisation et les résultats » du sport féminin. Sur ce dernier point, la présidente de l’AS Cannes va rencontrer en mars l’équipe de France féminine. Une intervention pour pousser les joueuses à gagner et faire rayonner le football féminin dans l’Hexagone à l’occasion des Jeux. Les places pour les matchs olympiques masculins et féminins à Nice sont accessibles à partir de 24 euros. Un prix d’entrée jugé élevé par Marilyne Donada, footballeuse du FC Mougins. Elle estime qu’il serait logique « que l’Allianz Riviera fasse des tarifs pour les [rencontres] féminines ».
François Xavier Beaugrand s’occupe des équipes féminines du Stade Laurentin Football. Pour les JO, il compte sur un parcours long des Bleues, afin que « les jeunes filles s’identifient aux joueuses et aient envie de rejoindre les clubs alentour ». Le pôle féminin à Saint-Laurent du Var est créé en septembre 2019, juste après la Coupe du monde féminine en France. « Il y avait eu un engouement assez important » rappelle le bénévole. Les footballeuses laurentines étaient 11 au départ. Aujourd’hui, elles sont « quasiment 55 ». Les plus prometteuses sont envoyées vers des clubs davantage développés, comme Mougins ou Nice.
Les sportives niçoises, en D2, sont les mieux classées du département. Jean-Luc Donati, directeur général de l’association OGC Nice, a affirmé dans Nice-Matin en novembre dernier que le club comportait « plus de licenciés chez les filles que chez les garçons ». Progressivement, le ballon rond au féminin fait son chemin dans les Alpes-Maritimes.
Axel DUMOND