Asphalte, la dernière pépite de Samuel Benchetrit

Publié par La rédaction le 6 octobre 2015 dans Culture | Poster un commentaire

Asphalte, adapté des romans autobiographiques de l’auteur et réalisateur Samuel Benchetrit, Les Chroniques de l’Asphalte, raconte l’histoire de trois rencontres au cœur d’une cité HLM. Sortie le 7 Octobre au cinéma.

Sternkowtiz habite au premier étage d’un immeuble de banlieue, il n’utilise jamais l’ascenseur, alors il refuse de participer au frais de sa rénovation. Sternkowtiz, qu’interprète l’excellent Gustave Kervern, se retrouve seul dans le salon pendant que tous les autres habitants de l’immeuble discutent de son sort. Il ne participera pas aux frais, mais il a interdiction d’utiliser l’ascenseur. Cette première scène, jouissive, pose le décor. Des personnages poignants, tristes, perdus, tous dépressifs à leur manière, mais qui vous feront rire, énormément.

Sternkowtiz et l’infirmière qu’il rencontre (Crédit photo D.R.)

Asphalte c’est l’histoire d’un ascenseur souvent en panne et de trois couples. D’abord Sternkowtiz donc, qui regrettera vite son manque de solidarité : il va se retrouver à emprunter l’ascenseur de nuit, secrètement, suite à un accident qui le rend handicapé. Il rencontrera une infirmière de nuit qui travaille à l’hôpital d’à côté, jouée par Valéria Bruni Tedeschi. Dépressif, Sternkowtiz prendra l’ascenseur toutes les nuits pour aller à la rencontre de l’infirmière, seule et désespérée.

Seule, Jeanne Meyer l’est aussi. Interprétée par Isabelle Huppert, l’actrice à la retraite, nostalgique, emménage dans l’immeuble quelques jours avant de rencontrer Charly, que joue Jules Benchetrit le fils du réalisateur et de Marie Trintignant. Charly a 17 ans, il vit avec sa mère qu’on ne voit jamais et qu’il ne voit pas beaucoup non plus. Avec Jeanne, le jeune homme découvre le cinéma en noir et blanc et va lui redonner espoir en l’aidant à décrocher un rôle.

Charly et Jeanne Meyer, l’actrice nostalgique de ses succès passés. (Crédit photo : D.R.)

Des acteurs magistraux

Enfin, Mme Hamida, que joue Tassadit Mandi, voit son quotidien bouleversé par l’arrivée de John McKenzie, interprété par Michael Pitt, astronaute de la NASA qui atterrit sur le toit de l’immeuble, suite à une erreur de trajectoire. Mme Hamida l’accueille pour quelques jours, le temps que la NASA vienne le chercher. Malgré les barrières de la langue et la situation pour le moins incroyable, une tendre complicité les lie rapidement.

Présenté en séances spéciales au Festival de Cannes, ce film choral est prodigieux, complètement fou, c’est une pépite. Le jeune Jules Benchetrit est étonnant, charismatique, il est probablement la découverte d’Asphalte. Les rencontres se croisent au fil du film, les histoires sont improbables et pourtant si belles. Ce film délicat est plein de tendresse, il est touchant, absurde, et surtout très drôle. Les acteurs sont tous très justes et le jeu parfait.

Cyrille Ardaud
Emilie Unternehr