[RCC] Dix comédies sur cinquante films : le rire se fait sérieusement rare

Dans les festivals de cinéma, les comédies sont souvent peu mise en avant dans la programmation, pour laisser la place aux films d’auteurs. Sur cinquante films au programme des Rencontres cinématographiques de Cannes (RCC), seuls dix sont des comédies.

Le film Les Rois de la piste a été projeté trois fois ce jeudi 23 novembre. Photo DR

Jeudi 23 novembre, douze films étaient diffusés pour cette 36e édition des Rencontres Cinématographiques de Cannes. Parmi eux, seuls deux sont des comédies : Les Rois de la piste de Thierry Klifa et Les Trois Fantastiques, de Michaël Dichter.

Un choix qui, d’après Aurélie Ferrier, la directrice de Cannes Cinéma, est rythmé par les distributeurs de films d’art et essai : “nous sommes contraints par ce que l’on nous propose. Dans l’art et essai par exemple, il n’y a pas beaucoup de comédies”, remarque la cinéphile. Sont classés dans cette catégorie, des films d’auteurs indépendants qui se distinguent par leur approche artistique plutôt que par un objectif de rentabilité commerciale. La programmatrice affirme que dans tous les cas, les films ne sont pas choisis en fonction de leur genre, mais plutôt « des émotions qu’ils nous font ressentir.” 

Intéresser le public à d’autres genres

« Cette année aux RCC, il n’y aura pas vraiment de films où il y a de la franche rigolade comme les films de Philippe Lacheau”, analyse celle qui s’occupe de la programmation du festival. Selon Aurélie Ferrier “c’est un moyen pour le public de s’intéresser à d’autres genres qu’il n’irait pas forcément voir en temps normal”. Les RCC, c’est une occasion de faire connaître le cinéma d’art et essai, auprès du public et notamment des jeunes, avec les classes de collège et lycée qui sont souvent plus attirés par des comédies que des films d’auteurs aux sujets plus complexes. Aurélie Ferrier résume : “les comédies n’ont pas besoin d’une éducation aux images pour être vues”.

“C’est difficile de réussir une comédie”

Pourtant, la comédie a de fervents défenseurs, à l’instar de Olivier Ayache-Vidal, réalisateur, scénariste et membre du jury. “Les comédies permettent d’amener une réflexion au public. Ce sont des films qui font réfléchir différemment sans imposer un point de vue. Une comédie généralement montre la faiblesse humaine, elle raconte des personnages qui ont des travers, c’est le défaut qui nous fait rire.”

Il est d’autant plus difficile de présenter des comédies lors d’un festival que leur succès est subjectif. Ce qui peut faire rire un public ne fera pas rire un autre. Pour Olivier Ayache-Vidal, réalisateur et membre du jury, “c’est difficile de réussir une comédie, soit c’est bon, soit ça ne l’est pas. C’est en fonction des gens, s’ils rigolent ou non.”

Faustine BASSAC & Clément GUILLONNEAU
Edité par F.B.

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