Hockey sur glace : le coup de crosse à l’environnement

Alors que l’installation de patinoires fait polémique lors des marchés de Noël, qu’en est-il des patinoires de hockey ? En France, la plupart sont ouvertes toute l’année, pour accueillir les hockeyeurs et le grand public sur sa glace, en toute saison.

En France, la plupart des patinoires restent fonctionnelles en été. Photo CC libre de droit.

Janvier 2024 a été « le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré », et pour la première fois, « le réchauffement de la planète a dépassé 1,5°C durant 12 mois consécutifs », a annoncé l’Observatoire européen le 6 février. Pourtant, il fait toujours aussi froid au sein des patinoires de hockey françaises.

La France compte 113 patinoires de hockey sur son territoire. La plus grande est la patinoire olympique du Palais Omnisport de Marseille Grand Est, avec une capacité de 5 600 spectateurs. Comme beaucoup d’autres, elle reste fonctionnelle toute l’année. Lorsque les températures extérieures dépassent les 30 degrés en été, la glace des patinoires reste toujours entre -2°C et -5°C.

La FFHG (Fédération Française de Hockey sur Glace) souhaite se montrer au fait des problèmes environnementaux actuels. En 2022 s’était lancée une réflexion autour d’une amélioration du déroulé des championnats, avec une partie dédiée à la cause environnementale. Pierre-Yves Gerbeau, président de la FFHG, avait alors déclaré que cela devrait « nous mettre en ordre de marche sur les sujets cruciaux tels que l’environnement, la sobriété énergétique et également nous permettre de passer un cap de maturité afin que notre superbe sport devienne encore plus attractif« .

Avec la hausse des coûts de l’énergie cette même année, certaines patinoires avaient dû fermer leurs portes, comme ce fut le cas à Castres. Pour d’autres, les saisons ont été retardées dans l’impossibilité de garder la glace en place par temps de canicule. Celles de Calais et Langueux (Côtes d’Armor) ont, elles, dû se plier aux ordres d’arrêtés préfectoraux « sécheresse » restreignant les usages de l’eau.

Le calendrier des patinoires est souvent critiqué, avec des reprises de jeux de hockey dès août ou septembre. « Peut-être que la première solution serait de décaler la reprise à octobre-novembre », avance Jonathan Paredes, l’entraîneur des Jokers de Cergy-Pontoise au Monde. Problème pour beaucoup de clubs : c’est en septembre que les associations recrutent leurs adhérents.

Un sujet fantôme aux yeux des joueurs

Interrogés sur l’impact environnemental de leur profession, deux hockeyeurs français n’ont su que répondre lors d’une conférence de presse à Cannes. Louis Vitou et Bryan Sautereau, tous deux membres des Aigles de Nice, ont déclaré n’avoir « jamais réellement réfléchi à cette problématique ».

« C’est vrai qu’à Nice la patinoire est ouverte même en été et consomme beaucoup, j’imagine », fait remarquer Louis Vitou. Tous deux affirment n’avoir jamais été sensibilisés à la cause environnementale au sein de leur club, et n’avoir aucune idée des mesures prises pour limiter l’impact de leur profession.

« Après, notre sport est de plus en plus médiatisé, de plus en plus de personnes s’intéressent au hockey, donc il y a plus de chances que les organisateurs fassent évoluer le hockey en accord avec l’environnement, en tout cas, j’espère », souligne le Niçois.

Audrey DE QUINA

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