Biolay comme jamais

Vengeance, le dernier opus de Benjamin BiolaySorti le 5 Novembre 2012 chez Naïve Records, le sixième album de Benjamin BiolayVengeance, s’éloigne de son précédent disque La Superbe, immense succès commercial (disque de platine). Biolay emprunte des chemins musicaux plus expérimentaux, et signe une oeuvre étrange, complexe et puissante.

Entre électro-pop et rock sentimental 

Vengeance est l’album de l’âge adulte. Un disque où l’auteur compositeur, chantre de la chanson française, expérimente autour d’une dynamique rock, électro. Biolay prouve une fois de plus ses talents d’auteur et d’arrangeur. La
chanson Profite, duo avec Vanessa Paradis, est un hymne hédoniste,
celui d’un amoureux de la vie. La voix du chanteur tremble, au milieu d’une balade aux couleurs pop, baignée de guitares espagnoles et de violons déchirants. Dans Marlène déconne, la boite à rythme accompagne les guitares acérées et la basse lourde. Biolay va même jusqu’à ajouter des sons d’électro pure. L’amour est au centre dans ce disque. Biolay chante la crise sentimentale (Personne dans mon lit), joue les amoureux jamais abattus (Aime mon amour) et pleure l’amour perdu (Trésor Trésor). Mais Vengeance est un album optimiste, où l’humour n’est jamais loin. Un album qui avance, et sans donner une claque dès la première écoute, marque avec le temps.

La quête du style

Biolay n’est pas venu tout seul. Avec lui, un panel d’artistes de renom, issus de cultures et de styles très différents. C’est aussi ce qui fait la force du disque. Biolay rappelle grâce à deux titres son goût depuis toujours pour le rap et le hip hop. Oxmo Puccino accompagne. Quant à Orelsan, il assène les mots à toute berzingue, offre un flow rageur et investi sur Ne regrette rien. Et pour conclure l’album, la chanteuse australienne Julia Stone fredonne des bulles de musiques mélancoliques et fragiles,qui rappellent un peu les sonorités folks du Biolay de l’album Négatif. Mais le plus beau morceau, Biolay le chante seul. La fin de la fin parle des choses qui s’éteignent, du temps qui passe, de l’oubli. Une chanson sublime, peut-être la plus belle création du chanteur, une balade pop simple et efficace, aux arrangements très « années 1960 », qui rappellent les Beatles. On baigne entre joie et tristesse, entre classe et déchéance. Un peu à l’image de la carrière du génial Benjamin Biolay.

Théo Savary

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