A Nantes, tester sa citoyenneté, c’est possible

Dans le cadre du forum mondial des Droits de l’Homme, qui se tenait à Nantes du 22 au 25 mai, des chercheurs ont proposé de passer un test semblable à celui fait lors d’une naturalisation. Lucie et Juliette ont joué le jeu.

Après une courte file d’attente pour récupérer le fameux questionnaire et un carnet aux couleurs de l’Université de Nantes, Lucie, 23 ans, et Juliette, 22 ans, s’installent dans la grande salle mise à disposition à la Cité des Congrès de la Cité des Ducs . « La question de la citoyenneté européenne, c’est intéressant. C’est aussi ludique et c’est pour ça que nous sommes ici », expliquent les deux étudiantes nantaises. Autour d’elles, environ cinquante personnes. Beaucoup de jeunes. « Je sais qu’en Allemagne, par exemple, c’est plus difficile d’obtenir la nationalité qu’en France. Alors, on est venues voir si on est capables d’obtenir notre propre nationalité », ironise Juliette. Après un rapide discours de présentation, le test peut enfin commencer. C’est parti pour vingt minutes de concentration…

Lucie et Juliette sont venues au test de citoyenneté avant tout pour s’amuser. Crédit : A.R
Lucie et Juliette sont venues au test de citoyenneté avant tout pour s’amuser. Crédit : A.R

Au bout de trois questions, les deux étudiantes calent… « Certaines sont beaucoup trop spécialisées, le langage utilisé est soutenu. » En effet, la question n° 3 énonce :

– La cour d’assises française se compose uniquement de trois magistrats professionnels, seuls compétents pour se prononcer sur la culpabilité de l’accusé.

Pervers ! Lucie estime « que pas mal de Français ne sauraient pas répondre à cette question ».

 « Nous ne serons pas reconduites à la frontière ! »

 Le test se découpe en trois parties : la première est inspirée du véritable questionnaire de citoyenneté anglais. Un passage qui a fait douter les étudiantes en information et communication : « Il y a même des statistiques ! » s’exclame Juliette. Le test se poursuit dans un silence de cathédrale. Les deux autres parties sont plus simples, voire même enfantines : Quelles sont les couleurs du drapeau français ? Pour Lucie, « il y a un trop grand décalage entre les questions, c’est étrange ».

Pour cet unique test grandeur nature, mené par le centre de recherche Dynamiques citoyennes en Europe, l’ambiance est légère. Certains rigolent à la vue des questions. Pourtant, Juliette est étonnée du niveau de certaines questions : « En tant que Françaises, ça va. Mais nous avons vécu huit mois en Angleterre, on ne serait pas capable de citer le nom des cinq derniers Premiers ministres du pays. »

Finalement, les deux filles pensent avoir réussi le questionnaire : « Nous ne serons pas reconduites à la frontière ! » s’amusent-elles avant de quitter la Cité des Congrès de Nantes.

Roman Ardeois

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