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Ce qu’il faut retenir de France-Pays-Bas
L’équipe de France a dominé une équipe des Pays-Bas très moyenne mercredi soir, au stade de France. Un match qui apporte des certitudes à moins de 100 jours du mondial. Que faut-il retenir du match ?
La dynamique préservée
En battant une équipe des Pays-Bas certes diminuée par la blessure de l’irremplaçable Arjen Robben, l’équipe de France de Didier Deschamps a su surfer sur la vague de larmes et de joie provoquée en novembre dernier au moment de l’élimination de l’Ukraine au Stade de France (3-0). Sans le héros national Mamadou Sakho, les Bleus ont marqué, mais ont surtout montré en deuxième période qu’ils savent gérer un résultat. Sans rien enlever à la performance des Bleus, on mettra un bémol sur le manque de liant entre les lignes des Néerlandais, très certainement provoqué par l’absence de leur feu-follet Arjen Robben.
Cabaye OK ?
Cabaye OK, c’est une demi-surprise. La seule petite interrogation demeurait dans le fait de savoir si le néo-parisien n’allait pas souffrir de son faible temps de jeu à Paris. Pis, lorsqu’il joue à Paris, il évolue un cran au-dessus, en relayeur, voire même derrière l’attaquant. Avec la Desch’, il évolue en sentinelle, et organise le jeu très proche de sa charnière centrale. Une solution payante, d’autant plus que le puissant et technique Paul Pogba et l’homme aux 49 poumons Blaise Matuidi cohabitent plutôt bien un cran au-dessus. Le milieu de terrain a été très convaincant hier soir.
Benzema leader
On ne sait jamais vraiment sur quel pied danser avec Karim Benzema en bleu. Le Madrilène est capable d’être un serial killer en Espagne tout en n’alignant pas les mêmes performances en bleu. Le spectre de ses 1 122 minutes d’inefficacité en bleu est assurément loin derrière. Karim Benzema a montré qu’il savait briller, ailleurs que dans le trio infernal de la BBC (le trio offensif du Real avec Benzema, Bale et Ronaldo ; comme le nomme la presse, ndlr). Le français a ouvert le score d’une reprise de volée appliquée, l’exécution parfaite a tout simplement troué les gants d’un gardien néerlandais qui aura finalement pris deux pions dont il se rappellera à coup sûr.
Le magnifique but de la pieuvre Matuidi, qui a détendu toutes ses tentacules dans les airs de Saint-Denis, a vu un Karim Benzema entreprenant être à l’origine du but. Le buteur formé à l’OL a créé le décalage d’une touchette en guise de déviation, avant de lancer au millimètre Mathieu Valbuena, passeur décisif pour Matuidi. Il faudra bien un Benzema de gala pour réaliser une grande Coupe du monde.
Test réussi pour les nouveaux
Antoine Griezmann, qui honorait sa première sélection en bleu, s’est montré plutôt à l’aise. Pas décisif et loin d’être impressionnant, il a pesé sur un Grégory Van der Wiel pas toujours content à l’idée de défendre sur le format de poche de la Real Sociedad. Capable de créer un décalage par un simple amorti de poitrine en guise de remise de une-deux, le natif de Mâcon a marqué des points, ou n’en a du moins pas perdu. De toute façon, qu’il réussisse le test ou pas, ce n’était pas déterminant pour son avenir estival. Sa légitimité et ses performances en club le feront de toute manière postuler pour un été au Brésil. Eliaquim Mangala a quant à lui été tout simplement impressionnant lors de ce match. Pour sa deuxième sélection, le défenseur de Porto a été très proche de l’homme dans ce match lorsqu’il défendait. RVP (l’attaquant Van Persie) n’a pas pu bouger le moindre orteil. Plus que la puissance dégagée par Mangala, son association avec Varane est prometteuse. Les deux jeunes pousses ont été exceptionnelles dans leur complémentarité.
Et les absents, dans l’histoire ?
Koscielny peut se mordre les doigts d’avoir pété un plomb en Ukraine et d’avoir été expulsé. Il n’était pas dans le onze titulaire au retour contre les jaunes et bleus, il n’était pas non plus titulaire hier soir. Alors quel message la Desch’ souhaite-t-il lui faire passer ? Lui fait-il payer son expulsion en Ukraine ? Ou bien est-il conscient des qualités du gunner et a préféré tester un Mangala plus inexpérimenté ? Pas de réponse a priori car l’expérience d’un Laurent Koscielny est indispensable aux Bleus. Il ira au Brésil, c’est certain. La question est désormais de savoir s’il sera titulaire ou non. De son coté, Samir Nasri flambe avec City, mais n’a pas été appelé chez les Bleus. Il lui faudra réellement casser la baraque outre-Manche pour espérer récupérer une place dans le groupe France. Mais Deschamps ne prendra pas le citizen pour le mettre sur le banc, étant plutôt difficile à gérer sur le plan humain. Et on voit mal comment Nasri pourrait récupérer une place de titulaire en bleu.
Jérémy Satis