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« Je ne roule qu’en vieilles voitures »
À 40 ans, Fabrice Malecki est un passionné… de voitures anciennes. Sa collection : une dizaine de véhicules, dont le plus vieux date de 1912.
Au volant de sa R16 « qui ne fait pas de bruit et roule aussi bien que les autos actuelles », le gérant du musée du machinisme de Neuvy-Grandchamp (Saône-et-Loire) se confie, chemise décontractée sur le dos. « Depuis que j’ai le permis, je ne roule qu’en vieilles voitures. Une passion qui tient de la place et qui me coûte pas mal d’argent. » Pour autant, pas question de s’en passer. L’homme est tombé dedans quand il était petit. « Je ne suis pas issu du milieu agricole. Pourtant, à 14 ans, mon grand-père m’a acheté un tracteur. Et peu de temps après, un ami garagiste m’a offert une 203 des années 50. Ça a été le déclic. Je revois ma mère dire à ma famille que j’allais vite me lasser des véhicules anciens. Elle s’était trompée. »
Parcours atypique
Au lycée, Fabrice Malecki passe ses week-ends marteau à la main dans le garage familial. « J’étais un marginal pour certains de mes camarades. J’en ai un peu souffert », se rappelle celui dont les proches le poussaient à devenir vétérinaire. « Du coup, j’ai commencé des études agricoles mais ça ne m’intéressait pas. Je préfère tripoter les boyaux d’un moteur que ceux d’une vache. » Et d’ajouter. « J’ai tout arrêté et je suis parti faire mon service militaire. » Pendant deux ans car Fabrice Malecki a signé un volontariat service long.
« Durant cette période, j’ai passé mon concours de gendarmerie et commencé des études en mécanique. L’équivalent d’un BTS, avec une spécialité véhicules anciens. » Ensuite ? Fabrice Malecki a intégré l’unité départementale de gendarmerie de l’Ain puis a posé ses valises dans le Charolais où, en plus de son statut de membre des forces de l’ordre, il a enfilé une nouvelle casquette. Celle de bénévole au musée du machinisme agricole de Neuvy-Grandchamp dès l’ouverture de l’établissement, en 1993.
Rapidement embauché comme mécanicien en emploi jeune par l’association à l’origine du musée, le passionné de mécanique a fini par abandonner la gendarmerie pour rénover moteurs, tracteurs, autos ou encore camions, dont la plupart date des années 1900 à 1960. « Il faut dire que je n’aimais pas trop les ordres. », explique Fabrice Malecki.

Fabrice Malecki au milieu de son lieu de travail… Un hangar qui contient 500 véhicules et moteurs des années de 1900 à 1960. Crédit : Jérôme Morin
En 1998, il signe un contrat avec la mairie de Neuvy-Grandchamp pour s’occuper à temps plein du musée. « Smicard mais fonctionnaire », la combinaison plaît à celui qui prend désormais ses vacances en hiver et travaille tous les jours sauf le mardi. Car au-delà de ces désagréments, Fabrice Malecki travaille au milieu de ses passions : le machinisme et les voitures anciennes. Il gère l’accueil, l’administratif, les renseignements téléphoniques, la boutique souvenir, enfile son bleu de travail pour remettre à neuf des machines anciennes, passe du temps avec le public, ou encore charge et décharge du matériel ; les 500 pièces du musée étant régulièrement louées pour des tournages de films et des manifestations.
Manifestations auxquelles Fabrice Malecki aime participer, y compris à titre personnel. « Au-delà de la mécanique, c’est le côté relationnel qui me plaît. Je fais régulièrement de belles rencontres, notamment avec des étrangers. Du coup, je suis devenu assez bon en anglais », sourit celui qui a participé quelques fois avec ses véhicules à des tournages de films. La plupart du temps, des productions France Télévision… Mais Fabrice Malecki a aussi joué dans Les Lyonnais, long métrage d’Olivier Marchal. « Je conduis ma voiture et on me filme de dos. J’ai la chance de côtoyer durant les tournages quelques acteurs très sympathiques », se réjouit le quadragénaire, qui n’est pas prêt de conduire une voiture plus jeune que lui !
Jérôme Morin, à retrouver sur lejsl.fr
Une passion et un homme sympathiques ! bel article