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« Nous avons été le club niçois le plus haut placé »
A l’occasion des fêtes, nous avons profité de la trêve pour aller à la rencontre d’Alain Griguer, président du Nice Volley Ball. Il a accepté de nous recevoir au siège de son agence immobilière. Statut du club, ambitions, saison actuelle, il n’esquive aucun sujet. Interview.
Dans un premier temps, pourriez-vous nous décrire votre parcours ? Comment devient-on président du Nice Volley Ball ?
Eh bien tout à fait par hasard (rires). Mes enfants étaient au club, et ce dernier avait des soucis. Puis après une année d’hésitation, j’ai décidé de prendre la présidence pour essayer de faire vivre le NVB.
Le club a été fondé en 1976, comment pourriez-vous nous le présenter aujourd’hui ?
J’ai pris les rênes de ce club en 1989, alors qu’il n’était pas pro à l’époque. En trois ans, nous sommes montés en ligue B puis deux ans après en ligue A. Nous y avons passé quinze années et après quelques problèmes financiers et sportifs (NDLR : des blessures de joueurs majeurs qui n’avaient pas pu être compensées par l’arrivée de jokers), nous sommes redescendus en deuxième division. Depuis, nous faisons la navette entre la ligue A et la ligue B. J’essaye d’insuffler à ce club un esprit familial et de compétition, c’est mon tempérament. Tout le monde est logé à la même enseigne. Ainsi, qu’il s’agisse des poussins ou des professionnels, tous se doivent de gagner.
Sur quel budget avez-vous misé cette saison ? Combien de joueurs pros compte l’effectif, et arrivent-ils à vivre de leur activité ?
Nous possédons un budget d’environ 800 000 euros. L’effectif comprend 10 joueurs pros et 7 stagiaires. Les professionnels vivent de leur métier et les stagiaires, pour la plupart étudiants, sont dédommagés à hauteur de leurs besoins, mais dans certains cas, ce sont aussi les parents qui leur viennent en aide.
Nice est aujourd’hui un club structuré, à l’image de sa salle Palmeira, comment définiriez-vous la place du NVB dans le monde du volley professionnel ?
Le club fait partie intégrante du paysage du volleyball français. Même si nous sommes depuis trois ans en Ligue B, nous finissons toujours dans les premières places. Pendant les quinze ans de notre parcours en Ligue A, nous avons toujours terminé dans les huit premiers. Le NVB est un club structuré, ancien, nous avons parfaitement notre place dans le volleyball français.
Remonter en ligue A rapidement est-il un objectif ?
Je suis un gagneur et j’ai donc toujours envie d’être au plus haut. Après, vous savez, cela dépendra aussi des moyens. Je suis un gestionnaire, donc à partir de là, je sais qu’on ne fera pas de folies. Si nous montons, nous monterons, mais si c’est pour descendre ensuite ce n’est pas la peine. Il faut avoir un budget pour, et, si l’occasion se présente de retrouver la ligue A, je verrai comment je réagirai.

Alain Griguer est fier du club qu’il a bâti. (Crédit photo : http://www.magsport06.fr)
Que manque-t-il justement au club pour s’installer durablement parmi l’élite ?
Il manque principalement de l’argent. Nous avons un tissu de partenaires assez faible, que nous essayons de développer, notamment avec des dîners, des cocktails et des tentes VIP d’après match, mais cela reste relativement difficile dans notre région car nous n’avons pas beaucoup d’entreprises prêtes à aider le monde du sport.
En parlant de moyens, la ville a cet été rénové la salle Palmeira : pensez-vous que cet outil est adapté à la dimension du NVB, ou le club devrait-il envisager d’en changer pour grandir ?
La salle Palmeira est un outil parfaitement adapté au club et à la pratique du volley professionnel, mais elle ne nous permet pas de grandir. Dans notre structure actuelle, 1000 places assises, c’est suffisant. Cependant, si nous voulons évoluer et devenir un grand club, nous devrons élargir notre réseau de partenaires, et il faudra leur offrir d’autres produits que ceux que nous offrons actuellement. Un palais des sports ? Oui c’est certain, il s’agirait d’une bonne solution qui pourrait aussi être bénéfique à d’autres sports de la ville.
Vous évoquez justement une certaine situation : si l’on dézoome, Nice est plus connu pour son club de football, l’OGC Nice. Comment fait-on pour exister aux côtés du ballon rond ? Comment draine-t-on du monde aux matchs par exemple ?
Vous savez, pendant longtemps, nous avons été le club niçois le plus haut placé, bien mieux que le foot qui a connu quelques déboires. Il est vrai que ce sport vampirise un peu le partenariat et le public mais après, c’est notre rôle de faire en sorte de trouver une ambiance conviviale lorsque l’on vient à la salle, sans bagarres, sans insultes. Au volley, vous pouvez venir avec femmes et enfants, tout s’y passe bien, on peut s’y rendre en famille.
A ce propos, vous pouvez compter depuis l’an dernier sur le soutien des « Barbets », supporters venus tout droit du monde du football. Ils ont notamment effectué un déplacement épique en camping-car jusqu’à Nancy pour vous suivre lors des playoffs. Comment jugez-vous leur initiative ?
Les Barbets sont des gens très sympathiques, qui pour l’instant sont disciplinés. En revanche, ils ne connaissent pas du tout notre sport. Ils nous soutiennent, certes, mais parfois à tort et à travers. Il faudrait qu’ils nous écoutent un peu plus ou que l’on ait quelqu’un pour les « manager », car au volley, il y a des moments où il faut laisser les joueurs s’exprimer. Ce n’est pas comme au foot où ils sont plus éloignés du terrain. A Palmeira, nous avons un public de tous les âges, qui peut être gêné par ce bruit incessant…
Enfin, concernant le championnat en cours, le coach Mladen Kasic nous a confié à la suite de la victoire face à Avignon, qu’il y avait eu un problème d’objectif cette saison. L’équipe a accueilli de belles recrues sur le papier, mais on l’a sentie déstabilisée par la fin de la série d’invincibilité à domicile (d’un an et demi). Au final, quels sont les objectifs ?
Les objectifs fixés en début de saison restent les mêmes. Peut-être que nous emprunterons un chemin différent de celui que nous espérions, mais nous souhaitons toujours terminer sur le podium à l’issue du championnat régulier. Après, c’est vrai que nous accusons beaucoup de blessures : en décembre, la blessure de notre pointu Ristic (NDLR : il a depuis été victime d’une rupture des ligaments croisés début janvier) nous a fait du mal et on perd deux matchs que l’on ne doit jamais perdre. Actuellement, nous avons également un central et un remplacent sur le flanc mais ce sont des entorses, des blessures bêtes d’entrainement. Ce n’est pas un problème de préparation, on ne peut malheureusement rien y faire.
Propos recueillis par Loris Bavaro