CINQ PIÈCES POUR MIEUX COMPRENDRE… KIM DOTCOM

À TRAVERS CINQ PIÈCES POUR MIEUX COMPRENDRE, BUZZLES VOUS PROPOSE UNE SYNTHÈSE D’ACTUALITÉ EN CINQ POINTS. DEUX FOIS PAR MOIS, NOUS REVIENDRONS SUR DEUX ACTUALITÉS QUI ONT FAIT RÉCEMMENT OU QUI FERONT LA UNE DES JOURNAUX DANS LES PROCHAINS JOURS. ACTUALITÉ LOCALE, POLITIQUE, JUDICIAIRE, SPORTIVE OU ENCORE CULTURELLE, CINQ PIÈCES POUR MIEUX COMPRENDRE S’ADAPTE À TOUTES LES RUBRIQUES.

CETTE SEMAINE, NOUS NOUS INTÉRESSONS AU PROCÈS DU CRÉATEUR DE MEGAUPLOAD, KIM DOTCOM QUI AFFRONTE LES ÉTATS-UNIS DEPUIS LA NOUVELLE-ZÉLANDE.

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Le fondateur de Megaupload et de ses nombreuses déclinaisons, Kim Dotcom (Crédit : Kim Dotcom)

La bio : Kim Dotcom

Né le 21 janvier 1974 à Kiel en Allemagne sous le nom de Kim Schmitz, Kim Dotcom est devenu un nom bien connu dans le monde de l’internet. Très jeune, Kim découvrira l’informatique et convaincra sa mère de lui offrir un des premiers micro-ordinateurs. C’est dans ce milieu qu’il choisira de grandir et sera considéré quelques années plus tard comme l’un des hackers les plus célèbres de son pays. Kim s’est toujours imaginé devenir le prochain Steve Jobs ou Bill Gates, mais il se découvrira finalement une passion d’homme d’affaires qui lui attirera de nombreux problèmes avec la justice au cours des années (vente de cartes téléphoniques volées, détournements de fonds…).

C’est finalement en 2005 que Kim se fait une renommée internationale en ouvrant le site Megaupload. La plateforme est une véritable révolution pour le partage sur internet puisqu’elle permet à des utilisateurs du monde entier de partager tout type de fichier gratuitement. Megaupload connaîtra un véritable succès et lancera de nombreuses déclinaisons (Megavideo pour le streaming sans téléchargement par exemple). À son apogée, le site est le treizième en termes de fréquentation mondiale. Fort de ce succès et pour des raisons fiscales, Kim Schmitz émigre en Nouvelle-Zélande où il changera de nom pour : « Kim Dotcom » (Kim.com) et deviendra un véritable gourou de l’internet. Il offrira au pays des feux d’artifices géants et déménagera dans un manoir estimé à plusieurs millions de dollars. Mais Megaupload est pointé du doigt par les sociétés de production comme une solution rendant trop facile le piratage, The Hollywood Reporter qualifiera même Kim Dotcom de « l’homme qui a brûlé Hollywood ». C’est finalement le 19 janvier 2012 que le rêve merveilleux de Kim Dotcom prend fin lorsque le FBI décide de fermer le site. Il est alors arrêté et contraint à ne pas quitter le pays en attendant une extradition vers les États-Unis.

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Le manoir néo-zélandais de Kim Dotcom. Il a depuis été contraint de le mettre en vente. (Crédit : Barfoot & Thompson)

Le procès : Kim Dotcom contre les États-Unis

Depuis, Kim Dotcom mène une véritable bataille contre les États-Unis. L’homme ne souhaite plus une réouverture de son site, mais va bien plus loin en s’attaquant directement à « l’empire américain ». À plusieurs reprises, Kim Dotcom réussit à prouver qu’il a été mis sous écoute de manière illégale. Ainsi il a pu obtenir du pouvoir néo-zélandais des excuses, mais n’a à aucun moment réussi à obtenir quoi que ce soit des Américains. Fin 2015, les autorités néo-zélandaises jugent que Kim Dotcom a délibérément laissé le piratage se propager sur Megaupload et estiment la demande d’extradition américaine légitime, mais il continue d’affirmer qu’il ne pouvait contrôler ses cinquante millions d’utilisateurs et fait appel.

Depuis août, l’ultime procès néo-zélandais a commencé pour Kim Dotcom. L’homme d’affaires se défend en affirmant que jamais les États-Unis ne lui donneront justice. Mais il gagne son premier bras de fer contre les États-Unis en obtenant le droit de diffuser le procès sur sa chaîne YouTube en direct en raison « de l’intérêt collectif ».

Depuis, Kim Dotcom tweete sans cesse que le monde finira par voir la vérité sur les Américains lorsqu’il aura réussi à les vaincre. Les live-streams sont à voir chaque soir sur une chaîne YouTube spécialement créée pour l’occasion. Kim Dotcom croit en ses chances de faire tomber « L’empire américain ».

Le tweet : Edward Snowden se moque des US

Sur Twitter, le lanceur d’alerte Edward Snowden s’est amusé de l’acharnement dont était victime Kim Dotcom. Selon lui, le gouvernement est plus intéressé par un site de partage de fichiers que par la lutte anticorruption.

La vidéo : Les célébrités chantent pour Megaupload

Quelques semaines avant la chute du géant, Kim Dotcom avait sorti un clip promotionnel pour son site. Surnommé « MegaSong », il y invitait de nombreux artistes (will.i.am, Kanye West, Alicia Keys…) pour témoigner de leur amour de la plateforme. Une sorte de réponse aux majors qui attaquaient déjà le site. Universal fera bloquer l’accès au clip sur YouTube pour « problème de droits », mais Kim Dotcom arrivera à prouver qu’il en était le seul producteur. Des premiers petits problèmes à quelques semaines de sa descente en enfer…

On vous prévient, la musique rentre bien en tête !

L’œil vers le futur : Megaupload 2.0

Le 19 janvier 2013, Kim Dotcom lance Mega, le successeur de Megaupload. Le site utilise des technologies d’encryptage très puissantes censées empêcher qui que ce soit de voir quel type de fichier est échangé, un nouveau paradis pour le piratage. Pourtant, le site connaît un succès mitigé, de nombreux experts jugeant la sécurité du système pas si fiable qu’auparavant. Pour éviter les déboires judiciaires, Kim Dotcom avait confié la direction du site à sa femme : Mona. Mais mi-2014, celle-ci décide de vendre toutes ses parts et se sépare de l’homme d’affaires. Kim Dotcom appellera les utilisateurs du site à le déserter par manque de confiance envers les nouveaux propriétaires, un nouvel échec.

Depuis, Kim Dotcom a annoncé le retour de Megaupload pour 2017 : « Comme avant, mais en mieux ». En cas de victoire contre les États-Unis, l’homme pourrait voir son site revivre. En parallèle, il souhaite lancer une monnaie concurrente du Bitcoin : le Bitcache. Une monnaie virtuelle sécurisée qui s’en prendrait directement aux traditionnelles. Enfin, quand tout ce plan se sera concrétisé, Kim se voit à la tête de MegaNet, un concurrent d’internet auquel les autorités n’auraient pas accès.

Alors véritable ambition pour un internet libre ou nouveau moyen de s’enrichir ? Kim Dotcom devra d’abord vaincre les États-Unis pour pouvoir répondre à cette question. 

Manon Gaziello

Maxime Gil

Florian Leyvastre

Antoine Medeiros

Nicolas Lellouche