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Procès Dagorn : l’accusée face à ses contradictions [3/4]

Surnommée la « veuve noire », Patricia Dagorn a été entendue dans une audience où l’incohérence de ses déclarations par rapport aux précédentes s’est révélée flagrante.

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Le Palais de Justice de Nice dans lequel se déroule le procès cette semaine (© Gaspard Flamand)

Le Président d’audience, la procureure générale et l’avocate de la partie civile ont dénoncé la non-concordance de ses déclarations. Mercredi 17 janvier, au Tribunal de Grande Instance de Nice, c’était le troisième jour d’audition pour Patricia Dagorn. Elle est auditionnée car elle est accusée d’avoir empoisonné plusieurs hommes identifiés comme étant vulnérables. Elle a agi sur la Côte d’Azur, dans le but de les escroquer.
Une des victimes, Michel Kneffel, a été retrouvée morte, enfermée dans sa chambre d’hôtel. À côté de lui, une bouteille de Whisky, apportée par Patricia Dagorn. La victime avait pour habitude de beaucoup boire. Lors de l’évocation de cette bouteille, la procureure générale rappelle que l’accusée avait déclaré vouloir l’inciter à arrêter de boire. Pourquoi avoir apporté une bouteille d’alcool si son objectif est de freiner sa consommation ? « Je ne voulais pas le mettre en colère, pas le vexer » se défend la quinquagénaire.

Le Valium, point clé de l’enquête

Un élément revient tout au long de l’enquête : le Valium. Ce dernier, mélangé avec de l’alcool, peut conduire au décès. Ce point est rappelé par le Président de séance. L’analyse des cheveux de Michel Kneffel a révélé la présence de ce médicament dans son corps. Pour expliquer cela, l’accusée révèle qu’une de ses bouteilles de Valium avait été retirée de sa valise, à son insu. Sauf qu’elle avait déclaré lors d’une audience précédente qu’elle n’avait pas ce médicament à ce moment là. Elle poursuit donc en indiquant que la victime achetait ce médicament à la sauvette, version qui ne concorde pas avec la précédente.

Des explications bancales

Du scotch, des cordelettes et de l’acétone ont été retrouvés sur les lieux du décès. La femme affirme qu’elle les avait achetés car elle avait une « envie de faire des cadeaux à [ses] enfants ». Pourtant, lors d’une audience précédente, elle affirmait que c’était pour fermer une valise.
Ses explications, tantôt contradictoires, tantôt invraisemblables, sont rapportées avec un aplomb déroutant. La « veuve noire » a installé une ambiance pesante dans la salle d’audience de la Cour d’Assises de Nice.

Lounès El Mahouti
Gaspard Flamand