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Les pays des Balkans à vélo
Tom Delalandre, 19 ans, et son grand frère Léo, 22 ans, ont décidé de faire le tour des pays Balkans en vélo. Avec un trombone en plastique, une guitare et une tente, les deux frères sont maintenant arrivés en Grèce.

Tom et Léo à la frontière Italienne (© Facebook)

Tom et son frère arrivés en Slovénie (© Facebook)

Tom en Bosnie-Herzégovine (© Facebook)
C’est quoi votre projet avec ton frère Léo ?
L’idée c’est de faire le tour d’Europe de l’Est mais surtout les pays des Balkans (Albanie, Grèce, Kosovo et Roumanie…). Là on est en Grèce. L’idée c’est de passer un peu en Turquie et de revenir par l’Europe centrale (Roumanie, Hongrie, Allemagne…).
Vous vous déplacez comment ?
On fait tout à vélo !
Tu peux m’en dire plus ?
On a tout ce qu’il faut pour camper : une tente, deux matelas, deux duvets… La plupart du temps on dort en camping sauvage. De temps en temps, quand il fait froid par exemple, on essaie de se faire héberger chez les gens. C’est en Bosnie-Herzégovine et en Albanie où les gens étaient le plus sympathique. L’accueil était incroyable, les familles nous faisaient de véritables festins. Rien que de pouvoir prendre une douche c’est cool (rire).
C’est quoi votre itinéraire ?
On est partis le 28 août de Bordeaux. On est passés par le Sud de la France (Montpellier, Avignon…), puis en Italie (Bologne, Florence…) pour arriver ensuite en Slovénie. Puis Croatie, Bosnie, Monténégro, Albanie… Et là maintenant on est en Grèce. On s’est arrêtés dans une ferme dans le Péloponnèse pour récolter des olives depuis deux semaines. On va essayer de passer à Athènes puis Istanbul, et après Roumanie, Serbie, Allemagne… Les étapes ne sont pas très précises.
Se lancer là-dedans, ça demande de l’organisation ou il faut laisser le hasard faire les choses ?
On laisse un peu les choses se faire. On a juste une carte sur notre téléphone et on ne prévoit pas le trajet à l’avance, c’est le jour même que l’on choisit. On n’a pas de GPS, on va là où ça nous chante.
Même pour travailler dans la récolte ?
Non pour récolter les olives en Grèce, on est passé par un site Internet de woofing. Mais sinon quand on se fait héberger chez les gens, c’est toujours du hasard.
Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer là-dedans ?
Mon frère et moi avons tous les deux pris une année de césure. Je suis en musique et lui en biologie. Ça fait plusieurs années qu’on passe nos étés à faire le tour de la France en vélo. Et là on a voulu faire quelque chose d’un peu plus gros. Ça permet de nous couper de tout le quotidien que l’on avait en France et de découvrir d’autres choses tant qu’on est encore jeunes.
Qu’est ce qui t’a le plus surpris ?
C’est d’arriver en Albanie, et de voir qu’au sein de l’Europe il y a un pays tellement pauvre. Il n’y a aucun futur pour les jeunes là-bas. Ils espèrent tous aller en France ou en Angleterre mais c’est trop difficile de sortir du pays. C’est illégal. Ce qui est dingue c’est que c’est dans ce pays qu’on a eu l’accueil le plus cool et rencontré les gens les plus généreux.
Tes meilleurs souvenirs ?
Ce n’est pas un meilleur souvenir mais c’est drôle. Quand on était en Bosnie-Herzégovine, on a campé dans la montagne. Il faisait -5°. A une heure du matin, on a entendu un bruit pas possible et c’était un ours qui collait la tente.
Vous avez eu des galères ?
Pas tellement. Une fois on avait rendez-vous pour se faire héberger à Ljubljana en Slovénie, mais on a décommandé au dernier moment. On s’est retrouvés à la rue en pleine ville. On a dû camper dans un parc.
Aussi, juste avant de passer la frontière en Italie. On a dormi à la belle étoile près de Vintimille. Des gens ont remarqué la lampe frontale de mon frère qui lisait. Les gendarmes ont débarqué avec des mitraillettes et nous ont encerclés. Ils pensaient qu’on était des migrants. Dès qu’on a montré nos papiers c’était bon mais on s’est dit que c’était cool d’être Français.
Vous n’avez pas faim des fois ?
Non, on a eu tellement des bons accueils en Bosnie-Herzégovine et en Albanie, qu’on a même réussi à prendre du poids.
Le vélo tous les jours ce n’est pas trop difficile ?
Non du tout. On a 50 kg de bagages chacun. On ne fait pas des centaines de kilomètres tous les jours. On a aucune contrainte, on s’arrête quand on veut. Même si on roule tranquillement, aujourd’hui on est en Grèce.
Ton rapport à la musique a évolué ?
Je suis en école de musique, je ne pouvais pas me permettre de partir un an sans pratiquer. Je suis donc parti avec un trombone en plastique, celui avec lequel s’entraînent les enfants. Mon frère a une guitare et on se fait un petit répertoire en commun pour jouer ensuite dans la rue ou chez les gens ou tout simplement pour le plaisir !
C’est quoi tes conseils pour quelqu’un qui aimerait entreprendre la même chose ?
Je lui conseillerais d’avoir une passion, comme moi avec le trombone et mon frère avec la guitare. Ça nous permet de remercier les gens. Hier on était invités à un anniversaire chez le fermier. On ne voulait pas faire l’incruste mais au final on a joué toute la soirée. En Italie, ça nous a permis de faire la manche quand on avait plus trop de sous. Surtout cela nous permet de communiquer avec les gens lorsqu’on parle pas la même langue.
Parissa Javanshir