L’enfer des réfugiées ukrainiennes

La journée des droits des femmes a, cette année, été marquée par la guerre en Ukraine. Une situation qui a mis en avant les femmes qui s’engagent à combattre pour leur pays, mais aussi celles qui se mettent en danger pour fuir.

Des réfugiées ukrainiennes sont accueillies par des bénévoles dans les pays frontaliers. JEFF PACHOUD / AFP

2,5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de la guerre et affluent dans les pays frontaliers. Ces réfugiés sont principalement des femmes et des enfants qui deviennent plus vulnérables en vue de la situation. Depuis le début du conflit, des disparitions d’enfants et des cas de trafics d’êtres humains ont déjà été signalés par des ONG et des bénévoles le long des frontières ukrainiennes d’après le rapport du journal britannique The Guardian

Les stéréotypes des femmes de l’Est

Encore aujourd’hui, les ukrainiennes et les femmes de l’Est en général, font face à des stéréotypes sur leurs caractères physiques et sur leur possible  “disponibilité” en raison de leur précarité économique. En effet, à chaque crise géopolitique, des milliers de femmes ont été contraintes économiquement à la prostitution. Actuellement, le pays compterait plus de 86 000 travailleuses du sexe. Cette image d’une femme ukrainienne “à vendre” met les réfugiées en grand danger. Le simple fait d’écrire dans la barre de recherche “femme urkrainnienne” le prouve, car nous sommes directement dirigés vers des sites de rencontres, de mariage ou sexuel. Les médias ont remarqué une forte augmentation des recherches internet pornographiques concernant les femmes ukrainiennes. 

“il y a des proxénètes qui chassent des femmes ukrainiennes”

Des trafiquants profitent de cette urgence pour pouvoir alimenter des réseaux de prostitutions, de travail forcé ou encore de prélèvements d’organes. “Nous savons qu’à la frontière polonaise, il y a des proxénètes qui chassent des femmes ukrainiennes pour profiter de leur misère, de leur désespoir” explique Inna Chevtchenko, militante féministe ukrainienne et journaliste à Charlie Hebdo.

Le ministre des affaires étrangères ukrainien a déjà dénoncé les crimes de guerre sexuels et plusieurs associations alertent également sur les risques de violences sexuelles et d’abus pour les centaines de milliers de déplacées à travers le pays, mais aussi en Europe. L’ONG Care témoigne : “Nous avons vu de très nombreuses femmes avec des enfants et de jeunes filles voyageant seules, or les femmes sont très vulnérables dans ces situations”. De nombreux pays alertent sur ces risques comme la Pologne ou encore l’Allemagne qui insistent pour passer par des organisations officielles pour être logées et aidées.

Jeanne Bienvenu

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