
Comment les jeunes partent à l’étranger ?
Selon un rapport d’étude de l’INJEP publié en décembre 2022, un jeune sur deux ne pense pas être suffisamment informé sur les opportunités de séjour à l’étranger
Volontariat européen, service civique, missions humanitaires, Erasmus… Les possibilités de mobilités internationales et européennes sont nombreuses. Et pourtant, près d’un jeune sur cinq n’a jamais entendu parler d’aucun des sept dispositifs proposés, selon un rapport de l’Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation populaire. Alexandra Bourdin est étudiante et revient de 1 an d’Erasmus en Corée du Sud. Elle affirme que les étudiants ne sont pas assez informés sur les mobilités internationales « et qu’ils ne savent pas non plus comment cela fonctionne, comment postuler, si c’est sûr ou non et comment être bien préparé ». Après un questionnaire diffusé sur les réseaux sociaux auprès de jeunes qui ont déjà effectué une mobilité européenne ou internationale, beaucoup affirment la même chose. Selon Arthur Claveranne, étudiant, « tout le monde connaît Erasmus, mais peu connaissent les programmes d’échange pendant les études secondaires ».
Selon le rapport de l’Institut, le manque d’information se ressent surtout chez les femmes, les 25-30 ans, les jeunes titulaires d’un diplôme de niveau CAP ou BEP et les jeunes au chômage. Pourtant, l’accès à l’information constitue un enjeu majeur pour la mobilité́ internationale. Les réseaux sociaux sont le premier canal d’information sur les opportunités de séjour à l’étranger. Près d’un jeune sur deux s’informe par ce biais. Les sites internet institutionnels (ministère, région, département, Erasmus…) et les membres de l’entourage sont cités en deuxième position. Afin de développer la curiosité des étudiants, certains conseillent de les informer dès le lycée. Pour Lucas Chevalier, porte-parole de l’agence Erasmus + France, « il faudrait aussi qu’on commence à parler de mobilité internationale aux lycéens dès la seconde et instaurer une expérience à l’étranger dans tous les cursus de l’enseignement supérieur, mais aussi dans les formations en apprentissage » *.
« L’Europe pour les jeunes »
Le 15 février dernier, l’académie de Montpellier a lancé une bande dessinée l’Europe pour les jeunes. Elle vise à promouvoir et à valoriser auprès des jeunes les dispositifs de mobilité et d’engagement européens. Mais plus qu’une bande dessinée, c’est une manière de s’informer autrement sur les programmes de jeunesses européens. Accompagné d’un texte explicatif, écrit par la chargée de mission Europe chez la Maison de l’Europe de Montpellier, Margot Naepels, l’ouvrage met en scène différents personnages qui souhaitent partir grâce aux programmes Européens Erasmus+ et Corps Européen de Solidarité.
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En plus des départements, plusieurs associations européennes sont chargées de promouvoir les missions de mobilités. Margaux est la chargée de communication d’Eurocircle, depuis deux mois. Sa « grosse mission » est de « réfléchir à une nouvelle stratégie de communication pour attirer le plus de jeunes possibles » et ainsi « augmenter le nombre de jeunes sur nos missions de mobilités ». L’ONG européenne Eurocircle basée Marseille propose une vingtaine de missions européennes ou internationales par mois, notamment des services civiques ou des volontariats européens. Elle et son équipe ont créé un groupe WhatsApp, accessible via un QR code qui permet de recevoir toutes les missions de mobilités. « J’ai réalisé un flyer avec le QR code dessus qu’on essaie de diffuser au maximum sur les réseaux sociaux, mais aussi en print. » Il est également disponible sur le site internet d’Eurocircle. Elle distribue ces flyers lors de « rencontres avec des partenaires, de débats ou d’événements avec des jeunes dans les lycées ». Margaux essaie au maximum de promouvoir ces flyers. Elle affirme que « les missions locales les aident beaucoup pour la diffusion et l’information sur la mobilité internationale ».
En 2022, plus de la moitié (58 %) des séjours à l’étranger sont motivés par les études tandis qu’un peu plus du tiers (36 %) sont liés à un motif professionnel. Selon Arthur Claveranne, étudiant, « les jeunes sont de plus en plus sensibles aux opportunités et aux expériences internationales ». Il ajoute que « si on leur en donne l’occasion et s’ils sont correctement informés des avantages et des inconvénients, il est « absolument convaincu que davantage d’étudiants aimeraient vivre à l’étranger ».
* propos recueilli par Delphine Bancaud pour 20 minutes
Mathilde Georges