avril 18

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Nous avons vu la première de « Tour de France : au cœur du peloton »

La série Netflix, dont le premier épisode était présenté ce lundi en avant-première mondiale au festival Canneseries, s’inscrit dans la lignée des séries documentaires de sport, dont le but est clairement d’attirer un nouveau public.

Pogacar, Vingegaard et Thomas sur le podium du Tour de France 2022, tous trois suivis par Netflix (photo Lucas Métairie)

Le premier épisode s’ouvre sur Marc Madiot, avec un monologue dont il a le secret. Cette série est-elle fidèle à la réalité sportive du Tour ? « C’est vrai qu’on a frôlé la limite entre le documentaire et la fiction », explique Yann Le Bourbouac’h, producteur de la série. En collaboration avec QuadBox, et Box to box, déjà à l’origine de la série à succès « Drive to Survive », qui avait amené un nouveau public à la Formule 1.

« Drive To Survive » en mode… vélo

Patrick Lefévère en Gunther Steiner et Julian Alaphilippe dans le rôle de Romain Grosjean, Jonathan Vaughters chef d’une équipe en difficulté comptant sur son prodige Stefan Bissegger pour remporter le chrono inaugural du Tour et sauver l’honneur de l’équipe. Sans oublier la victoire au sprint de Fabio Jakobsen aidé par le maillot jaune, contée comme la revanche sur la vie d’un miraculé, voilà le programme du premier épisode.

L’équipe de QuadBox a repris tous les codes du succès de « Drive to survive » : choisir des personnalités fortes, raconter leur histoire, de manière romancée. « Quand on suit la préparation du Tour, quelques mois avant, on voit quelles sont les belles histoires qu’on peut raconter », explique Dolores Emile, directrice des séries de non-fiction de Netflix. Le premier épisode est plaisant à regarder (comment se lasser des plans qualité cinéma au cœur du peloton !) pour les non-initiés, mais devient gênant pour les suiveurs, quand on se rend compte par exemple que les commentaires d’Alexandre Pasteur ont été réenregistrés. Ses commentaires sonnent donc très faux, presque clichés. Comme pour la F1, l’histoire est légèrement romancée, les commentaires en font énormément sur les enjeux de la course. La ressemblance avec la série sur la F1 s’illustre jusque dans la police d’écriture utilisée pour introduire les différentes unités de lieu (d’ailleurs, assez amusant de voir la soufflerie à Silverstone, quand on parle de similitudes avec la F1).

Séduire un nouveau public

Si la série de 8 épisodes, qui sortira « début juin », confirme Yann Le Bourbouac’h, ne fera pas l’unanimité des suiveurs grands habitués de la Grande Boucle, on peut se réjouir de la porte qu’elle ouvre sur le monde du cyclisme aux non-suiveurs. « Ma grand-mère va enfin comprendre ce que je fais depuis 12 ans ! » se félicite ainsi Steve Chainel, ancien champion de cyclo-cross et consultant à la manière de Will Buxton dans la série (bien que moins « british », c’est ce qu’on aime avec Steve !). C’est d’ailleurs ce qui est revenu dans la séance de questions/réponse avec le public, où la légende Stephen Roche nous a fait l’honneur de sa présence : de nombreux cyclistes amateurs ont remercié l’équipe de la série pour ce coup de projecteur. Gageons que le grand public sera séduit !

Lucas Métairie