Sexualité : comment (bien) s’informer sur Internet

Internet est le premier relais d’informations autour de la sexualité pour les 15-25 ans. Les ressources y sont (très) nombreuses. Il est important de les connaître pour mieux les choisir.

Exemples de sujets traités par Edwige, sexothérapeute, sur son compte Instagram Wicul. Photo DR Wicul

Comptes dédiés, podcasts, pornographie… Voilà les principales sources d’informations sur la sexualité utilisées par les jeunes de 15 à 25 ans. Selon l’enquête réalisée par la Fondation Ramsay Santé en partenariat avec le média Jam by June, 64% de l’échantillon interrogé s’informerait en effet par ses propres moyens.  Le principal étant internet, utilisé par 57% des sondés. Ces sources d’informations concurrencent les discussions avec les parents ou les amis, mais aussi les cours d’éducation sexuelle. « Les cours, c’est vraiment insuffisant. Il y manque de trop de choses : sexualité gays et lesbiennes, contraception masculine, compréhension du consentement, de l’acceptation du corps… », déplore Illy, 19 ans.

Ce sont principalement les réseaux sociaux qui répondent à cette demande de contenu plus décomplexé et exhaustif. De nombreuses pages dédiées abordent les thématiques du consentement, de l’orientation sexuelle, de la contraception, mais aussi du plaisir et de la masturbation. C’est le cas par exemple du compte Instagram Merci Beaucul qui répond sans tabou aux questions des abonnés. Le but exposé par Léa, la fondatrice, sur son site est de : « partager tous.tes ensemble des tips pratiques et cool, proposer un espace d’écoute sécure et sans jugement, pour au final que tout le monde kiffe au maximum à sa manière, en sachant définir ses besoins, ses limites et ses envies. »

Vérifier et douter

Si ce contenu publié sur les réseaux sociaux plaît, son origine doit cependant être vérifiée. C’est d’ailleurs une des exigences de Daphné, 19 ans : « J’aime bien m’informer via des comptes quand c’est sourcé ou fait par une personne diplômée. » Certains créateurs de contenu sont en effet détenteurs de diplômes en sexologie comme Léa de Merci Beaucul ou encore Anne-Marie Ménard du compte Instagram Au Lit avec Anne-Marie. D’autres ne viennent pas de la profession, mais utilisent des sources fiables : enquêtes, avis médicaux, données d’associations spécialisées et reconnues. Camille Aumont Carmel de Je m’en bas le Clito ou encore d’Armando Santos de Dr Naked en sont des exemples.

Mais ce n’est pas le cas de tous les producteurs de contenu. Certains utilisent par ailleurs les réseaux pour diffuser un contenu erroné, homophobe ou encore sexiste. C’est notamment le cas de comptes de propagande masculiniste qui connaissent un essor actuellement. 

Autre « source d’information » utilisée : la pornographie. Elle est toujours vue par 7% des jeunes de 15-25 ans interrogés comme un moyen d’apprentissage de la sexualité. Eliott, 16 ans, s’autoanalyse : « Ça m’a permis de découvrir certaines choses. Mais à petite échelle. Parce que la pornographie représente mal les relations. » Effectivement, si le film pornographique peut sembler être un moyen de découvrir l’anatomie ou les pratiques sexuelles en elles-mêmes, son utilisation est à nuancer. Exigences physiques, comportementales, violences dans les rapports… Une distance est à garder avec ce contenu qui, scénarisé, s’apparente plus à du cinéma qu’à la réalité.

Eulalie MÉREL
édité par E.M.

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