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Mais où va l’école ?
Annoncé comme une priorité par François Hollande, ensuite relayé par le ministre de l’Education Vincent Peillon, le projet d’une « nouvelle » école avance. Décriées depuis trop longtemps, les instances scolaires se doivent d’évoluer afin de répondre aux besoins de tous.
Les rythmes scolaires en question
De nombreuses revendications se faisaient entendre depuis longtemps. Seul problème : elles n’étaient pas entendues par les principaux concernés. Aujourd’hui, tout est différent. Le gouvernement en place semble sur la même longueur d’onde que les enseignants. Au cœur des discussions, les rythmes scolaires. Il s’agit d’une mesure clé puisqu’elle entraînerait la fin de la semaine de quatre jours en primaire pour celle de quatre jours et demi. Les élèves devront retourner à l’école le mercredi matin, ce qui n’enthousiasme peut-être pas tous les enfants. Mais qu’ils se réjouissent, le nombre d’heures journalières sera limité. Vincent Peillon ajoute juste « qu’aucun enfant ne sera dehors avant 16 h 30 ». Quant aux devoirs, ils seront absents de la nouvelle école, effectués en classe et encadrés par les professeurs.
Les enseignants au cœur de la « nouvelle » école
Le projet de la « nouvelle » école ne s’arrête pas à cela. Le programme d’aide aux élèves en difficulté va être renforcé grâce à l’augmentation des effectifs. « Plus d’enseignants que de classes » résume bien la situation voulue par Vincent Peillon. Une nouvelle formation des enseignants est également à l’étude (voir « 3 questions à ») et le système de notation est remis en cause.
Bien que ce ne soit qu’à l’état de projet, la « nouvelle » école se dessine. Selon Vincent Peillon, le texte sera débattu à l’Assemblée Nationale le 12 ou le 19 décembre 2012. Sa mise en place est prévue pour janvier 2013.
Thibaut Carage
Pour aller plus loin, nous avons rencontré Luc Frénois, enseignant formateur à Nice :
Ce projet de réforme de l’école est-il une réponse satisfaisante aux revendications des professeurs ?
Le point sur lequel tout le monde s’accorde est le constat d’échec des objectifs annoncés depuis des années. Il suffit de constater le nombre d’élèves sortant du système scolaire sans diplôme. Les acteurs de l’éducation ont ciblé depuis plusieurs années les grands chantiers qu’ils jugent prioritaires : accompagnement des élèves, rythmes scolaires, formation des enseignants… S’engager dans la « refondation de l’école » (comprendre « réorientation », ndlr), comme l’a annoncé le président Hollande, répond à leurs attentes. Sa mise en œuvre sera suivie de près par tous les acteurs.
Ces mesures vont-elles être bénéfiques à tous les acteurs scolaires ?
La volonté du président Hollande a été clairement énoncée : il s’agit de placer l’éducation comme une priorité. Cela se traduit par un budget en hausse. Enseignants, élèves, acteurs de la formation devraient voir leur situation évoluer favorablement. Quant aux parents, si l’aspect éducatif devrait recevoir leurs faveurs, il est un domaine qui risque de faire parler de lui : le passage à quatre jours et demi par semaine au primaire, synonyme de casse-tête pour les activités du mercredi matin et des fins d’après-midi.
En tant que formateur, cela aura-t-il des conséquences sur votre travail ?
Oh que oui ! Avec la mise en place de la masterisation, la formation initiale « en alternance » avait disparu. Avec le retour en force des formations initiales et continues, les futures ESPE (Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education) devront réussir le double challenge de préparer au concours les étudiants actuellement en fin de première année tout en les formant à un master professionnel. Le chantier est énorme, notamment parce que les règles régissant les contenus des concours et l’organisation des enseignements ne sont pas connues à ce jour !
Propos recueillis par Thibaut Carage