La fille du roi d’Espagne inculpée

Un juge espagnol a inculpé mardi la fille du roi Juan Carlos, l’infante Cristina, pour fraude fiscale et blanchiment de capitaux présumés.

L'infante Cristina emportée dans la tempête autour de son mari (Photo /REUTERS).

L’infante Cristina emportée dans la tempête autour de son mari (Photo /REUTERS).

Le juge s’intéresse aux liens entre l’infante Cristina, 48 ans, et une affaire de corruption touchant son mari. Il l’a convoquée pour le 8 mars au tribunal de Palma. Cette procédure fait suite à la demande d’inculpation déposée par l’association Manos Limpias, à l’origine un syndicat de fonctionnaires d’extrême droite déjà à l’origine de procès retentissants, comme celui de l’ancien juge Baltasar Garzon en 2012 .

Une première pour la famille royale dans cette affaire

Le juge José Castro suit l’affaire depuis 2010. Il a passé outre l’opposition du Parquet pour inculper Cristina. En avril 2013, José Castro avait déjà mis en examen l’infante pour trafic d’influence, mais cette décision avait été annulée à la suite d’un recours du parquet.

C’est un nouveau coup dur pour une monarchie déjà affaiblie par les scandales et les ennuis de santé du souverain. C’est la première fois qu’un membre direct de la famille royale est touché par l’enquête pour corruption qui vise Iñaki Urdangarin, l’époux de Cristina, ancien champion olympique âgé de 45 ans.

Des liens évidents ?

L’ex-star du handball ibérique reconvertie en homme d’affaires, est soupçonné d’avoir détourné 6,1 millions d’euros d’argent public avec son ancien associé, Diego Torres. En tant que président de l’institut Noos, société à but non lucratif, il aurait passé des contrats avec les autorités régionales des Baléares et de Valence pour l’organisation et la promotion de congrès liés au sport.

Cristina était elle aussi membre du comité de direction de Noos. Elle détient aussi pour moitié, avec son époux, la société Aizoon, soupçonnée d’avoir servi de société écran dans les détournements et sur laquelle le juge a porté son enquête.

Nathan Gourdol