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Ciao Lamy !
La boucle est bouclée pour Jason Lamy-Chappuis. Le combiné français a terminé samedi sur une douzième place à Oslo, là où il avait commencé en Coupe du monde en février 2004.
Lorsqu’un sportif prend sa retraite, la coutume veut que l’on souligne son talent, parfois sa gentillesse. Pour Jason Lamy-Chappuis, c’est plus qu’une tradition, c’est une nécessité. A 28 ans, le combiné français considère avoir fait le tour, et a pris sa retraite sportive samedi dernier, à l’issue d’une dernière épreuve de Coupe du monde à Oslo, la Mecque du ski nordique. Pendant neuf saisons, Lamy-Chappuis aura éclaboussé le circuit de son talent, trustant globes (quatre dont trois au général) et podiums (59 en Coupe du monde). Ses performances au saut lui ont même valu le surnom de « Flying Jason », tant il maîtrisait l’épreuve au tremplin, tout en étant irrésistible sur les skis. D’ailleurs, Bryan Fletcher (combiné américain) se souviendra de Jason « autant pour ses grandes performances au saut qu’en ski nordique », comme il nous l’a confié. Aujourd’hui, c’est un autre grand saut que le Français s’apprête à faire. Celui d’un retour à la vie civile, en tant que … pilote de ligne. Toujours en l’air, mais cette fois-ci, Jason nous emmène avec lui. Pilote privé confirmé, c’est donc un nouveau défi qui attend le champion olympique 2010, qui va satisfaire sa passion des avions développée par ses nombreux allers-retours entre les Etats-Unis (pays de sa mère) et la France (son pays de résidence depuis 1991).
Simplicité et générosité
Ce qui frappe à chaque intervention télévisée, c’est la gentillesse et la douceur du garçon. Loin de l’image que laissent d’autres champions du ski nordique comme Petter Northug ou Emil Svendsen. Lamy-Chappuis, c’est aussi l’altruisme. L’altruisme de mettre son talent au service de toute une équipe, qui, dans un sport aussi peu médiatisé que le combiné nordique, fait souvent office de grande famille. « Il est toujours ouvert, quand on a des questions, quand on a des doutes, il a toujours un mot sympa, réconfortant », comme nous l’affirme Hugo Buffard, tout jeune combiné français, avant d’ajouter que « Jason est leader de groupe, mais aussi un copain, qui sait être sérieux mais aussi prendre du bon temps ». Avec une double nationalité franco-américaine, le Bois-d’Amonier était proche de l’équipe américaine de combiné. Bryan Fletcher partage l’avis d’Hugo Buffard : « C’était un ami, un compagnon de compétition. » Même si Jason Lamy-Chappuis était moins tranchant ces trois dernières années, « il était capable de fins de courses incroyables », déclare Fletcher. Hugo Buffard, lui, « admire ce que Jason a apporté au combiné français, et la simplicité qu’il a su garder après tant de succès ». Même si le combiné nordique est orphelin d’un de ses plus grands champions, Lamy-Chappuis peut partir tranquille, avec le sentiment du devoir accompli.
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Emmanuel Durget & Mathilde Brun