Tunisie : la liberté de la presse entre répression et progression

En Tunisie, la liberté de la presse a vécu une véritable transition suite à la chute de Ben Ali en 2011 lors de la  révolution.

La censure était fortement présente en Tunisie sous le régime autoritaire du président Zine el-Abidine Ben Ali, entre 1987 et 2011. Avant la révolution de 2011, la censure et le non-respect de la liberté de la presse en Tunisie empêchaient les journalistes d’exercer pleinement leurs fonctions. Après la révolution, la situation s’est sensiblement améliorée. Mais cette progression reste relative et le nombre d’agressions et de menaces proférées à l’encontre des journalistes et des blogueurs reste important.

Dessin de presse de Oliver représentant la "liberté" des médias sur internet en Tunisie après la révolution.

Dessin de presse d’Oliver représentant la « liberté » des médias sur internet au Maghreb après la révolution.

Trois ans après la chute du régime de Zine El-Abidine Ben Ali, la nouvelle Constitution tunisienne a été adoptée en janvier 2014. Cette Constitution s’inscrit dans « les objectifs de la révolution, de la liberté et de la dignité, révolution du 17 décembre 2010-14 janvier 2011 », porteuse d’avancées inédites en Tunisie telles que la liberté de conscience, la liberté d’opinion, de pensée, d’expression, d’information et de publication ainsi que le droit d’accès à l’information et aux réseaux de communication. Cette Constitution permet d’envisager un avenir plus serein pour le pays. Cependant cette nouvelle réglementation interdit toute atteinte au sacré (la Tunisie n’est pas un pays laïc) et à ce qu’elle appelle la “moralité publique”. Plusieurs cas de Tunisiens jugés pour avoir osé critiquer des institutions publiques du nouveau régime sont d’ailleurs aujourd’hui recensés. Si des Tunisiens abordent des sujets prohibés, ils risquent toujours la prison.

Notre attention va ainsi se porter sur la situation de la liberté de la presse et permettre d’entrevoir le quotidien des journalistes en Tunisie. Il s’agira d’appréhender les dangers auxquels les blogueurs se sont exposés durant la révolution, ceux auxquels ils s’exposent toujours, mais également  les conditions de travail des journalistes occidentaux en Tunisie, avant et après Ben Ali. Le combat et l’importance de la blogosphère ayant participé activement à ces événements historiques seront dépeints, ainsi que les nouvelles lois qui encadrent et protègent aujourd’hui la pratique du  journalisme dans le pays.

Bien évidemment, impossible d’ignorer les attentats du musée du Bardo qui ont fait vingt-et-un morts. Les événements qui ont eu lieu le 18 mars 2015 à Tunis nous forcent à nous questionner : Cette nouvelle attaque terroriste peut-elle être considérée comme une atteinte à la liberté d’expression et de la presse ? Quelles répercussions pourrait-elle engendrer ? Kerim Bouzouita, Sofiane Belhadj, cyber-activistes, mais aussi Pierre Puchot, reporter spécialiste du Maghreb et du Moyen-Orient pour Mediapart nous répondent…

Sophie Lafranche

Jérémy Satis 

Suzanne Shojaei

Manon Bazerque

Paul Kempenich