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[FIPA] How to get great music for your programme ?
Jeudi 21 janvier, au Port des Pêcheurs à l’espace Bellevue, se tenait un « Meet-Up » sur l’illustration musicale des programmes audiovisuels.
Le Fipa 2016 ouvre une nouvelle fois la porte à de nombreuses expressions audiovisuelles. C’est notamment le cas de l’illustration musicale. Pour en parler, deux compositeurs et le représentant de l’une des plus importantes librairies musicales, Audio Network, étaient présents à l’espace Bellevue de Biarritz pour débattre, parler et répondre aux questions des spectateurs. Le premier compositeur, le Français Christophe Goze, un musicien d’expérience, ayant travaillé sur de nombreux films et documentaires. Le second, l’Espagnol Tarek Hamdan, un jeune compositeur prometteur. Les deux musiciens étaient accompagnés de Raphaël Spagnolo, le représentant d’A-Music France.
Tout commence par une présentation d’un extrait de film d’action. Dans un premier temps la séquence est projetée sans son, puis avec deux musiques différentes, celle de Christophe Goze et celle de Tarek Hamdan. Effet réussi, on se rend bien compte de l’importance de la musique dans le cinéma. Chose marquante, les versions de Goze et d’Hamdan sont complètement différentes et changent totalement la scène. Les images sont les mêmes, mais les deux musiques nous transportent dans l’univers de l’un ou de l’autre. Le compositeur français a choisi une composition très rythmée, basée sur des percussions et des sonorités africaines qui diffèrent totalement de la version de l’Espagnol. Lui a plutôt misé sur une version instrumentale, dans laquelle on se laisse embarquer par les notes de piano qui apporte une réelle émotion à la scène.

De gauche à droite, Raphaël Spagnolo le représentant d’A-Music France, Christophe Goze l compositeur français et Tarek Hamdan le compositeur espagnol, pendant ce Meet-Up du Fipa 2016 sur l’illustration musicale. (Crédits : Tom Ferrero)
Une vision bien différente
D’un côté, le français Christophe Goze et son approche particulière à la musique : « Une musique, ça doit trancher, j’avais ici une image où il y avait une première partie un peu angoissante, et une deuxième partie où il y avait du mouvement, de l’action. Il fallait donc trouver le bon compromis. J’ai fait ce que je sais faire, à savoir des grosses percussions, il n’y a pas vraiment de mélodie. » De l’autre, il y a Tarek Hamdan et son style plus mélodique : « Le piano est l’instrument que je préfère utiliser. Mais j’essaie de varier les sonorités, les instruments en utilisant tous les moyens possibles des instruments existants. Mais oui, toutes mes mélodies sont faites au piano. » Deux visions, pour deux univers complètement différents, qui permettent de comprendre que l’image n’est rien sans son, sans musique.
Le mot d’ordre de cette présentation, l’échange
Après près de quarante minutes de présentation vient le moment des questions. Les spectateurs qui assistaient à l’événement ont pu échanger avec les compositeurs et le représentant d’A-Music. L’accent a été mis sur l’importance de l’échange dans le milieu de l’audiovisuel. Notamment la rencontre avec le réalisateur et le compositeur. Pour Christophe Goze, ce moment est le plus important dans l’aboutissement d’un projet : « La discussion avec le réalisateur est plus importante que l’image. Il va m’expliquer son histoire, de là je vais m’enfermer dans mon monde à moi, je vais essayer de retranscrire l’émotion qu’il m’a donnée en musique (…) Ma façon de travailler est vraiment basée sur la rencontre. C’est primordial pour moi. » Tarek Hamdan apporte lui aussi beaucoup d’importance à cette rencontre : « La rencontre avec le réalisateur est la base de tout. On ne fait pas de la musique pour nous, mais pour des images, un film. »
Un modèle économique en plein essor
Ce Meet-Up était organisé par le géant des librairies musicales Audio Network. Beaucoup de questions ont été posées autour de ce modèle économique qui ne convainc pas tout le monde. Une spectatrice aborde le sujet de la baisse de valeurs des productions musicales mises à disposition sur Audio Network, se traduisant par une perte d’authenticité. Mais Christophe Goze en tant qu’expert défend le modèle dit de la Music library : « Ça fait 15 ans que je fais de la librairie. C’est très rare que des boîtes prennent en charge la totalité des frais de production et nous paient avec un salaire continu, Audio Network est l’une des rares librairies à le faire. » Un vrai plus donc pour le français qui salut l’initiative du modèle de la librairie de son qui, d’après ses dires, n’induit en rien l’abaissement du nombre de musiques originales dans le cinéma : « pour le cinéma, à mon avis 80% de la bande-son, sont encore des musiques originales et 20% proviennent de librairies. Pour la télé, c’est le contraire ».
Tom Ferrero