Nadia Comaneci & Simone Biles : deux époques, deux championnes

À l’occasion de la cérémonie monégasque des Laureus 2017 – l’équivalent sportif des Oscars -, Buzzles a pu rencontrer deux gymnastes qui ont marqué leur époque : Nadia Comaneci, star de la gymnastique dans les années 70, et Simone Biles, la jeune Américaine qui a brillé lors des derniers Jeux Olympiques.

La première, Nadia Comaneci, est Roumaine d’origine. Elle a remporté cinq médailles d’or Olympiques, dont trois lors des seuls Jeux de Montréal en 1976. Elle est également la première gymnaste à obtenir la note maximale de 10 dans une épreuve, à l’âge de 14 ans.

Simone Biles s’est quant à elle illustrée lors des derniers Jeux Olympiques, à Rio de Janeiro. Méconnue du grand public malgré ses dix titres mondiaux, elle a été quadruple médaillée d’or l’été dernier. Ses performances en terres brésiliennes ont impressionné le monde entier et ont fait d’elle une star internationale.

Cette dernière est d’ailleurs revenue brièvement sur la carrière de celle qui l’inspire : « tout le monde connaît Nadia Comaneci, a déjà vu une de ses vidéos. Elle était élégante, gracieuse, tout. » Pourtant, l’américano-roumaine « aurait bien voulu avoir la puissance de Simone ». La triple médaillée d’or aux Jeux de Montréal a brièvement évoqué sa relation avec l’Américaine, qu’elle trouve humainement formidable. Les deux gymnastes ont en effet semblé très complices lors de la conférence de presse précédant la cérémonie.

Nadia Comaneci et Simone Biles très complices lors de la conférence de presse. (Crédit photo : Loris Biondi)

Nadia Comaneci et Simone Biles très complices lors de la conférence de presse. (Crédit photo : Loris Biondi)

De la complicité et du respect, comme en témoigne Nadia Comaneci : « il y a beaucoup de difficulté dans tout ce que Simone fait. Il est par exemple très dur de remporter des titres mondiaux et les Jeux Olympiques la même année ! » Et pourtant, c’est ce que Simone Biles a réalisé avec brio. Une admiration envers la jeune Américaine qui pourrait même cacher du soulagement, puisque la native d’Onesti, en Roumanie, avouait être ravie de ne pas avoir à concourir face à Simone Biles. 

Nadia Comaneci, emblématique ambassadrice de son sport

Après la conférence de presse aux côtés de Simone Biles, Buzzles a pu échanger quelques minutes avec Nadia Comaneci.

Elle est revenue sur sa carrière et ses débuts dans le monde de la gymnastique. À l’âge de six ans, elle était déjà très attirée par le sport. Son choix s’est ensuite porté sur la gymnastique. Une discipline qui lui a ouvert « des horizons très larges », et qui lui a surtout donné « la possibilité de voyager, ce qui était dur à cette époque » en Roumanie (ce pays était alors encadrée par l’URSS, sous le régime dictatorial de Ceausescu, ndlr). En 1981, cinq ans après les Jeux Olympiques de Montréal, elle décide d’arrêter sa carrière professionnelle. Malgré une retraite anticipée, elle assure « ne rien regretter de sa vie de sportive ». Celle-ci est en partie retracée dans cette vidéo…

Une vie de sportive qui s’arrête tôt pour les gymnastes (beaucoup de gymnastes arrêtent leur carrière aux alentours de 25 ans, 20 ans seulement pour Nadia Comaneci, ndlr). Vient alors la question de la reconversion. Un retour à un rythme de vie « normal », mais qui reste assez abordable pour un ancien sportif de haut niveau. Comme elle le dit, le travail, la motivation et le succès sont des caractéristiques que l’on retrouve aussi bien dans le monde du sport que dans le monde professionnel. Pourtant, elle assure qu’il est « bien plus évident pour un sportif de rester dans un domaine de compétences qu’il connaît ». Par exemple, Nadia Comaneci estime « bien plus facile de se reconvertir en tant que consultant à la télévision, ou en tant qu’entraîneur », que dans un domaine trop éloigné du sport… Même si rien n’empêche aux sportifs d’explorer d’autres choses.

L’illustre porte-parole de son sport de prédilection garde, malgré son exil aux Etats-Unis en 1989, un œil averti sur la gymnastique roumaine. Elle raconte « être triste que la Roumanie n’ait pas réussi à s’imposer dans la discipline » comme les Américaines ou les Russes. Pour remédier à cela, elle estime indispensable de « motiver les enfants à faire du sport ».

Enfin, avant de terminer l’interview, Nadia Comaneci a parlé de deux de ses rôles actuels. Tout d’abord, elle est engagée dans la candidature de Los Angeles pour l’organisation des Jeux Olympiques 2024 (Los Angeles est en compétition avec Budapest et Paris, ndlr). Nadia Comaneci est ensuite revenue sur son rôle au sein de la fondation Laureus. Elle en est l’une des fondatrices, et tient à rappeler que son rôle – à l’organisation – ne se limite pas à une remise de prix annuelle, mais que de « nombreuses actions sont également réalisées auprès des enfants ».

Loris Biondi
Hugo Girard
Guillaume Truillet