Migration : les objectifs non tenus par l’Union européenne

En 2015, la Commission européenne mettait en place un programme de relocalisation et de réinstallation des demandeurs d’asile sur deux ans. Deux ans plus tard, les résultats restent bien en dessous des objectifs fixés.

En pleine crise migratoire, en 2015, la Commission européenne soumettait un programme européen afin de relocaliser les 160 000 migrants bloqués aux frontières. L’objectif était de contourner la “procédure de Berlin” qui oblige les migrants à demander l’asile dans le pays d’arrivée. Et ainsi, d’aider la Grèce et l’Italie, d’où proviennent la majorité des réfugiés, à gérer le flux migratoire. Cette mesure concerne les demandes d’asile susceptibles d’être acceptées, soit celles des Syriens, Yéménites et Erythréens, considérés comme réfugiés politiques. Des quotas ont donc été imposés à chaque pays membre, ainsi qu’aux Etats volontaires tels que la Suisse, la Norvège et le Lichtenstein.

A l’heure du bilan, seul un tiers des objectifs fixés est atteint. Depuis 2015, 31 503 migrants ont été relocalisés sur 98 255 prévus par la Commission européenne. L’Allemagne et la France ont été appelés à accélérer les transferts. D’autres ont refusé de jouer le jeu, comme la Pologne. La Hongrie et la Slovaquie ont intenté un recours devant la Cour de justice de l’UE pour échapper à cette obligation. Si pour le premier ministre slovaque, Robert Fico, cette décision représente « une atteinte aux droits des Parlements nationaux et du Parlement européen », son homologue hongrois, Viktor Orbán, l’a qualifié de « suicide national. » Malte et l’Irlande sont les seuls à avoir respecté leur engagement parmi les 28 pays.

Sans titre

Capture d_écran 2018-01-12 à 13.56.29

Bruxelles refuse de considérer l’opération comme un échec et affirme que la majorité des arrivées en Italie ne correspondaient pas aux critères du plan. Pour 2018, la Commission européenne a affirmé son désir de rouvrir l’espace Schengen et espère voir chaque pays signer un consensus sur l’accueil des migrants.

Accord pour 2018 sur le paquet de migration complet-7

Hafça El Moussaoui 
Célia Maciolek