[BuzzlesSnap] Reconstruction du pont de Gênes : La mafia pourrait infiltrer le chantier

En plus de son actualité quotidienne sur Snapchat, BuzzlesSnap vous propose un retour détaillé sur l’une des actus marquantes de ces derniers jours. Cette semaine :  la reconstruction du pont Morandi, à Gênes.

Le pont de Gênes qui s’est effondré le 14 août dernier constitue un point de passage stratégique de l’autoroute A10. L’urgence de la situation pousse le gouvernement à attribuer des contrats sans faire d’appels d’offres publics, ce qui inquiète l’Autorité AntiCorruption italienne.

Après l’effondrement du pont de Gênes ayant causé 43 décès, le problème de la reconstruction s’impose. On apprenait il y a une semaine que le contrat de l’ASPI (Autoroute pour l’Italie) ne sera pas reconduit pour le pont de Gênes. En effet, la famille Benetton, actionnaire majoritaire d’Atlantia (le groupe propriétaire l’ASPI), est pointée du doigt par le gouvernement à cause de sa façon de gérer ses bénéfices. « Le problème avec l’effondrement du pont vient du fait que quand nous payons un péage, nous imaginons que cet argent sera réinvesti dans l’entretien mais en fait ils se partagent les bénéfices et les ponts s’écroulent. » résume Luigi Di Maio, dirigeant du mouvement populiste Italien M5S. Giovanni Toti, président de la région Ligurie, a prévu une fin de chantier en automne 2019. Le gouvernement a préconisé l’attribution de contrat dans l’urgence plutôt que de passer des appels d’offre publics, ce qui est habituellement la procédure suivie. La situation inquiète grandement les autorités anticorruption.

Raffaele Cantone, président de l’ANAC (Autorité Nationale Anti-Corruption), met en garde dans un communiqué : « Je ne pense pas avoir besoin d’insister sur les risques liés à cette omission, notamment parce qu’il existe de nombreuses activités liées à la reconstruction (du terrassement à l’élimination des déchets, par exemple) dans lesquelles les sociétés de la mafia disposent malheureusement d’un savoir-faire indiscutable. »* Il craint une infiltration de la mafia dans le chantier. Le fait de passer outre les appels d’offres faciliterait la tâche des organisations criminelles. « La Ligurie n’est évidemment pas une mafia, mais malheureusement des organisations criminelles tentent de s’y infiltrer. Il faut donc nécessairement prévoir une grande protection contre ce risque. », continue Raffaele Cantone. Le risque est donc particulièrement élevé, reste à voir si le gouvernement italien prendra cette alerte en compte.

Grégoire ASSOUS, Yeelen TANCHE, Hugo SCHERRER, Lounès EL MAHOUTI, Khémiss ANTONY, Léopold COURT, Imane BOUNAR

Traduction libre de la rédaction

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