À moins de cent jours de la coupe du monde de football féminine en France, les médias tentent de rassembler de nombreux supporters.

Des audiences réjouissantes

Ce pari semble gagnant puisque vendredi dernier le match de préparation du mondial entre la France et l’Allemagne a séduit presque un million de téléspectateurs. Diffusé sur W9, le match s’est conclu par une petite défaite des Bleues 1-0. La chaîne gagne près de 200 000 supporters par rapport au dernier match des françaises le 19 janvier contre les Etats-Unis. Elle termine cinquième de la soirée et réalise une part d’audience de 4%.  Une belle surprise en vue du championnat du monde qui se déroulera du 7 juin au 7 juillet 2019 dans l’hexagone. 

Une exposition difficile mais en progrès

7% des retransmissions sportives sont consacrées au football féminin. Au-delà de cette statistique décevante, 95% de ces diffusions se font sur des chaînes payantes comme Canal+ à l’instar du football masculin dans des proportions moindres. Dans son histoire, ce sport a connu des heures difficiles sur le plan médiatique. Mais lors de la coupe du monde 2011, les Bleues avaient fait forte impression en allant jusqu’en demi-finale. Cette performance n’avait pas échappé aux supporters puisque les rencontres ont battu des records d’audience pour la TNT. En 2015, W9 a acheté les droits TV pour un montant de 800 000 euros afin de diffuser la coupe du monde. Une initiative qui lui a valu dès le huitième de finale de l’équipe de France une audience de 2,8 millions de téléspectateurs. 

« Il y a une part de sexisme chez les gens »

Malgré la progression des audiences pour le football féminin, son écart avec le sport masculin reste immense. Cet été, la finale de la ligue des champions 2018 opposant le Réal Madrid à Liverpool avait rassemblé près de 4 millions de téléspectateurs. De son côté, l’édition féminine opposant l’équipe féminine de l’Olympique Lyonnais à Wolfsburg n’avait séduit que 522 000 supporters. Le consultant sportif de Canal+, Pierre Ménès explique cette différence en affirmant qu’« il y a une part de sexisme chez les gens » malgré qu’en France on ait « le meilleur club de foot féminin au monde avec l’OL et que la prochaine coupe du monde a lieu en France ». Le spécialiste football nous rassure tout de même à la veille de cette compétition internationale en garantissant qu’il y a « un attrait pour le foot féminin certainement décuplé en France ».

Antonin Blanc