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[Mouans-Sartoux 2019] Rencontre avec Valérie Allam
Valérie Allam est une auteure de la région niçoise. Habituée des nouvelles et du roman jeunesse, elle vient présenter son dernier roman : Quatre mort et un papillon, paru il y a un an aux éditions du Caïman. Rencontre avec cette romancière et nouvelliste au festival du livre de Mouans-Sartoux :

© Flavie Thivol
Est-ce que c’est la première fois que vous venez au festival du livre de Mouans-Sartoux ? Avez-vous déjà fait des salons littéraires avant celui-ci ?
Oui, c’est la première fois pour moi en tant qu’auteure à Mouans-Sartoux mais pas en tant que lectrice. J’ai déjà fait quelques salons dédiés à la littérature jeunesse il y a longtemps. Mais depuis la sortie de mon roman Quatre morts et un papillon il y a un an, j’enchaine les salons.
Depuis quand écrivez-vous ?
J’écris depuis que je suis petite. J’ai écrit mon premier polar à l’âge de 9 ans. Pour moi, écrire est une façon de se présenter aux autres. Je suis probablement trop maniaque et il faut que ce que je publie me corresponde.
En plus de mon travail et ma vie de famille j’essaie d’écrire régulièrement.
Quel est votre procédé d’écriture ?
J’écris d’abord dans ma tête puis je tisse mes histoires, plusieurs histoires, avec différents fils narratifs que je noue pour en faire une seule et même histoire. J’imagine mes personnages et le lieu. Je connais toujours la fin du roman avant d’écrire mais je me laisse le chemin à imaginer sinon je m’ennuie et j’arrête d’écrire. Je pense qu’on a probablement du plaisir à lire un roman si l’auteur a pris du plaisir à l’écrire.
Quelle a été votre inspiration pour votre roman ?
L’histoire est totalement imaginaire. Je ne choisis pas mes romans, je ne saurais même pas dire d’où ça vient.
Quelles sont les caractéristiques de votre roman ?
C’est un roman choral ou polyphonique, c’est-à-dire que le lecteur est omniscient et découvre l’histoire par le regard de tous les personnages. Ce qui est intéressant avec ce procédé c’est qu’il montre ce que pense chaque personne des autres personnages. Il montre que l’autre reste quelqu’un d’autre avec ses démons. Parfois on croit connaitre les gens, ce qu’ils pensent, s’ils nous apprécient ou pas, et il est possible que l’on se trompe.
Il y a une multitude de personnages principaux dans votre roman, avez-vous un préféré ?
Non, je n’ai pas de personnage préféré, je n’en ai jamais dans aucun livre. J’ai de l’empathie pour chacun vis-à-vis de leurs différents problèmes. Il n’y a jamais de méchants ou de gentils, car tout le monde a sa part d’ombre et de lumière et même ceux qui ont commis le pire. Je veux montrer la part d’humanité en chacun d’entre nous.
Vous faites beaucoup d’implicite dans votre roman, est ce que c’est pour laisser une part d’imagination au lecteur ?
Oui, il doit être libre d’imaginer plusieurs points selon ses préférences, son vécu et sa sensibilité. J’ai une grande confiance envers mon lecteur. Je pense aussi que l’histoire ne doit pas être entièrement expliquée sinon on perd l’émotion. J’ai aussi volontairement enlevé des chapitres car ils étaient un peu difficiles et je ne suis pas là pour faire du gore.
Comment vivez-vous la rencontre avec vos lecteurs ?
Rencontrer le public c’est très important car c’est pour lui que l’on écrit. Ça fait plaisir de voir qu’on est lu et que les gens ont apprécié. Je suis toujours en remise en question alors c’est un moteur pour moi, ça me donne du courage pour la suite.
Quels sont vos projets à venir ?
J’écris donc un deuxième roman et je vais continuer d’écrire des nouvelles en fonction du temps que j’ai. Et puis mon roman est sélectionné pour le festival de Cognac, ce qui est assez prestigieux.
Flavie Thivol