
Dubaï : l’exode des travailleurs expatriés
Dubaï, l’émirat au cœur des échanges internationaux, connaît une désertification sans précédent depuis la crise sanitaire. Avec un trafic touristique à l’arrêt, c’est près de 5 millions d’ouvriers qui se retrouvent sans emplois soit 90% de la population.

Les travailleurs étrangers tentent, pour la majorité, de rentrer dans leur pays d’origine. Photo AFP
Les grands hôtels, restaurants… tout le tourisme de luxe a fermé ses portes depuis la propagation de la Covid-19 à l’échelle mondiale. Le hub aérien de Dubaï était le troisième plus fréquenté de la planète avec ses 89 millions de passagers par an. L’Article Challenges du 21/09/2020 précise que “les pays du Golfe pourrait voir 900.000 postes supprimés aux Emirats, selon un rapport d’Oxford Economics”.
La fin d’un Eldorado
La capitale accueille 15 millions de touristes par an. Une opportunité de travail pour les ouvriers originaire d’Asie, souvent des régions pauvres en offre d’emploi. Dans le golfe persique, leur salaire est trois à quatre fois supérieur à leur pays d’origine. Sans cet afflux touristique conséquent, les travailleurs se voient démunis de leur emploi et leur source de revenu. Ils vivent pour la majorité dans des camps surpeuplés à deux heures de la capitale dans des chambres exiguës où cohabitent une dizaine de personnes : ouvriers, serveurs ou laveur de voiture. Ces népalais, bangladeshi ou encore philippins ont, suite à la perte de leur emploi, perdu leur droit de résidence vivant ainsi dans l’illégalité aux yeux du gouvernement.
Quelle protection pour ces salariés ?
Aucune protection sociale n’est établie pour aider ces ouvriers. Ils en viennent à vendre, à même la rue, des produits dénichés au marché, seul moyen pour subvenir à leurs besoins La ville pétrolière de Dubaï est un régime monarchique héréditaire, qualifié d’autocratie. Les libertés sociales sont présentes mais le droit politique dont le droit de vote n’existe pas. La liberté d’expression est très fortement encadrée. Toutes les actions gouvernementales, même les aides sociales sont soumises à de nombreux contrôles. Une banque alimentaire pour les femmes de ménages d’une chaîne de grands hôtels a réuni près de 1500 philippines qui ont vu leur salaire baisser de 75%. La distribution de nourriture et de bons d’achat se font à travers le partenariat de grandes marques qui s’associent à l’événement comme le géant américain Mc Donald qui propose des tickets restaurant. Cette campagne a pour seul but d’assurer la communication des grandes entreprises employant cette main d’œuvre étrangère.
Face à cette insécurité grandissante, les ouvriers et ouvrières ne peuvent plus se projeter à Dubaï.
Elodie Radenac