novembre 16

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Pendant le confinement, le puzzle ressort du placard et c’est tendance

Grâce au confinement, le puzzle signe son grand retour. Activité manuelle et calme, les adultes s’y remettent et toute la filière en profite.

Le puzzle, le nouveau passe-temps des adultes Photo : Puzzle Michèle Wilson

« Il y a un côté Madeleine de Proust dans les puzzles, retrouver un plaisir d’enfance, c’est hyper réconfortant ». La dernière fois que Clémence s’était assise face à un puzzle, elle était adolescente. Aujourd’hui, à 28 ans, elle a décidé de s’y remettre, après avoir vu le puzzle d’une de ses amies sur le réseau social Instagram. « Son puzzle était super beau, très « arty », pas du tout le vieux puzzle kitch qu’on a en tête. Ça m’a donné envie ».

Les périodes de confinement qui forcent les gens à rester chez eux, les amènent à faire preuve d’ingéniosité pour s’occuper. Des activités étonnantes ont ainsi fait leur retour. Parmi elles, les puzzles. Les réseaux sociaux ont aidé à redorer le blason de ce jeu auprès des jeunes adultes, plus seulement réservé aux enfants ou aux personnes âgées. Pendant le premier confinement, des célébrités comme la présentatrice américaine Ellen Degeneres ou la chanteuse Angèle, ont partagé sur lnstagram les heures passées pour venir à bout de leurs 1000 pièces. 

Des ventes en forte hausse

Sur Google, le nombre de recherches du mot « puzzle » a plus que doublé entre le mois de février et le mois d’avril 2020, en plein cœur du premier confinement. « Cette période donne envie de prendre plus le temps, de s’essayer à de nouvelles choses », explique Clémence.

Un retour à la mode dont profite les vendeurs et fabricants de ce jeu de patience. La seule marque française de puzzles en bois découpés à la main, Michèle Wilson, a vu ses ventes doubler pendant le premier confinement. « Pour nous, c’était l’équivalent de la période de Noël », rapporte Julien Vahanian, directeur de cette entreprise bourguignonne. « On constate depuis deux ans, une tendance de retour à la mode du puzzle, grâce aux réseaux sociaux. Les gens trouvent dans le puzzle un moyen de déconnecter, de méditer au travers d’une activité manuelle ». Un essor boosté par le premier confinement qui a permis à cette petite entreprise familiale d’embaucher cinq nouveaux employés.

Même constat du côté de la grande enseigne JouéClub. Les ventes de toute la filière ont augmenté de 89% en mai 2020. « Pour répondre à la demande, on a été contraint d’augmenter les commandes auprès des fabricants de puzzles », explique le groupe. Cela repart déjà de plus belle pour ce second confinement avec une hausse des ventes de 31% dès les premiers jours.  

Une situation qui profite jusqu’au petit commerçant de proximité. En témoigne cette boutique pour enfants à Compiègne (Oise), qui a elle aussi vu ses ventes de puzzles augmenter de 18 % pendant le premier confinement, comparé au mois de janvier et février 2020. « Comme les enfants n’allaient plus à l’école, il fallait les occuper donc les parents se sont tournés vers les puzzles et les loisirs créatifs. Mais pour ce deuxième confinement, les enfants n’ont pas arrêté l’école donc je ne m’attends pas à un même succès », répond Ingrid Tassez, patronne de la boutique La caserne d’Albin.

Un nouvel objet de décoration

Cependant, les recherches Google témoignent déjà d’un nouveau fort intérêt pour ce casse-tête à l’aube du re-confinement. Les marques de puzzle comptent surfer sur la vague et moderniser leur image. Des pages Instagram soignées et des arguments comme « fabriqué en France », « éco-responsable » ou encore « artisanal », attirent les nouvelles générations.

Pour suivre la tendance, Michèle Wilson a décidé de bousculer son catalogue actuel. Habituellement composé de reproduction de tableaux anciens, ils préparent une nouvelle collection de puzzles d’œuvres artistiques contemporaines. 

Avec ses nouvelles allures plus modernes, le puzzle devient même un objet de décoration que l’on peut confectionner soi-même. « Une fois terminé, je compte bien trouver un cadre pour accrocher mon puzzle chez moi. Mettre un puzzle au mur, ça change d’une affiche lambda », se réjouit Clémence. 

Juliette Halliez