Camille Héloir, propriétaire de la première épicerie de producteurs locaux de Toulon

Il y a peu, Camille Héloir célébrait les un an d’ouverture de l’Eden épicerie, spécialisée en produits locaux. Zoom sur un concept innovant dans le centre-ville de Toulon.

Camille Héloir, 39 ans, est la patronne d’une petite épicerie située entre la place de la liberté, et le grand Opéra de Toulon. Sur sa devanture, une bannière : « produits de saison, direct producteurs locaux, agriculture raisonnée » annonce le concept. La vitre de la porte en verre représente le logo de la terre en bleu et vert avec des légumes souriants et joyeux dansant tout autour. Il s’agit de l’Eden épicerie.

Zone de Texte: L’épicerie n’a aucun concurrent en ville. @Lolita Aboa

L’épicerie n’a aucun concurrent en ville. @Lolita Aboa
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Initialement vendeuse à Marseille pour une marque brésilienne de tongs, Camille Héloir choisit de se réorienter complètement vers l’alimentation saine. À l’origine de ce revirement, un manque d’offre de produits locaux dans la ville : « J’étais cliente pendant trois ans à Marseille d’une épicerie paysanne, et en déménageant à Toulon j’ai dû retourner dans les supermarchés, j’avais beaucoup de mal avec ça ». Les odeurs de terre et ce retour au naturel comme le rappel la décoration rustique suggérée par les caissons en bois remplis de nombreuses plantes, ne sont pas sans rappeler à Camille Héloir, son enfance dans le potager de sa grand-mère : « Étant petite je vivais dans un grand jardin avec ma grand-mère. C’est elle qui m’a appris à bien manger. Évidemment je suis passée ensuite comme tout le monde par la phase produits surgelés remplis de conservateurs, mais quand on s’intéresse au bien-être du corps et de la planète, la considération de son alimentation est inévitable ».

Tous les fruits et légumes de l’épicerie, écocertifiés et estampillés commerce équitable, sont fournis par une quinzaine de producteurs de la région PACA. Lorsque Camille Héloir décide de se lancer en 2017, elle demande de l’aide à l’épicerie marseillaise dont elle a longtemps été cliente. Ces derniers n’hésitent pas à lui transmettre le contact de tous les producteurs locaux avec qui ils collaborent : « Ça m’a beaucoup aidé, mais j’ai dû bien sûr, compléter l’offre avec des producteurs varois également ». La gérante l’assure, elle ne négocie pas les prix avec ses fournisseurs et n’applique pas « des marges de tarés », mais 1,8 % seulement.

Malgré une demande nationale croissante envers les produits locaux, l’Eden épicerie a pourtant failli ne jamais voir le jour. Pour un prêt financier de 15 000 euros, la jeune femme parcourt huit banques pour huit « non » en dépit des aides déjà accordés par le département : « C’est frileux une banque ! », dit-elle en riant. Sur le point d’abandonner le projet, le neuvième essai sera finalement le bon après un an de procédure. Pour l’instant, l’épicerie n’a aucun concurrent en ville. Camille Héloir espère pouvoir l’agrandir prochainement, le temps d’installer une relation de confiance durable avec ses nouveaux clients.

Lolita Aboa

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