Le GRAB, 40 ans d’innovation biologique

Depuis 1979, le Groupe de Recherche en Agriculture Bio cherche, diffuse et forme les agriculteurs à des nouvelles méthodes de production.

Lutte contre la guêpe de l’amandier. Source : Grab.fr

Présent en région PACA, Occitanie, Rhône-Alpes et Bretagne le GRAB est une association qui développe des techniques et des produits visant à faciliter le développement de l’agriculture biologique. Chloé Gaspari, membre de l’équipe maraîchage du GRAB, présente le but de ces recherches : « On cherche à réduire l’utilisation des intrants, à remplacer des produits conventionnels en produits bio et à reconcevoir des systèmes et des cultures plus résistantes ».

Innover pour tous types d’exploitation

L’association propose des solutions à trois types d’agriculture, le maraîchage, l’arboriculture et la viticulture. Trois équipes se répartissent ces trois domaines. Les recherches s’adressent ensuite à des exploitations plus ou moins grandes et aux productions plus ou moins diversifiées, « Certains maraîchers développent leur culture sur vingt hectares et d’autres sur 1 000 m2 » explique Chloé Gaspari. Les grandes exploitations produisent principalement pour l’exportation de quelques variétés de fruits et légumes, « ils remplacent des produits conventionnels en produits bio. Cela leur permet de ne pas changer leurs pratiques de culture tout en ayant le statut d’agriculture bio » affirme Chloé Gaspari. « Il y a aussi des modèles très alternatifs avec des associations de culture », ajoute-t-elle. Ces agriculteurs se destinent davantage aux marchés, et peuvent cultiver une trentaine de denrées différentes.

Un moyen de faire face à l’inflation

Le conflit en Ukraine a fait plus que doubler le prix des engrais, faisant baisser les rendements et augmenter les prix des denrées alimentaires. Pour Chloé Gaspari, le bio est une solution pour se passer de ces produits, « Les producteurs ont du mal à vendre, surtout ceux qui font du volume et qui ont donc plus de chance d’avoir recours à des intrants. Lorsque l’on utilise des intrants, on doit acheter des fertilisants et des produits qui leur coûtent cher. En France, on doit commencer à se passer de certains produits comme le glyphosate. Avec l’interdiction du glyphosate, on leur prouve qu’on a la possibilité de produire sans, donc nos résultats sont aussi intéressants pour les conventionnels. »

Une adaptation aux contraintes locales

Le GRAB fait partie du réseau ITAB (Institut de l’Agriculture et de l’Alimentation Biologique), qui est lui présent dans toute la France. Face à la diversité des climats et des spécificités géographiques, le développement d’antennes locales est nécessaire, « Il y a plusieurs stations qui travaillent sur les particularités locales, par exemple en Bretagne, ils n’ont pas les mêmes problématiques que chez nous », explique Chloé Gaspari, membre de l’antenne d’Avignon. En 2021, l’évaluation de 42 variétés d’abricotiers et de pêchers a permis d’identifier les variétés les plus adaptées à la région Rhône Alpes.

Haron Leveau, Aurélian Marre