En 2016, la presse luxembourgeoise est parmi les plus libres du monde, d’après le classement mondial sur la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières (RSF). Le Luxembourg arrive à la 15ème place.
Audrey Somnard est une ancienne étudiante de l’IUT journalisme de Cannes. Depuis dix ans, elle est journaliste au service société du journal Le Quotidien, au Luxembourg. Selon elle, le journalisme d’investigation est moins présent au Grand-Duché, davantage en raison d’un manque de moyens dans les rédactions, que par connivence des journalistes avec les grandes multinationales. Explications.Continuer de lire « [RIG 2017] [LUXEMBOURG #5/7] Audrey Somnard, journaliste au Luxembourg »
Le Luxembourg utilise trois langues officielles, le luxembourgeois, le français et l’allemand. Un dilemme pour les médias qui se doivent de les maitriser tant dans la pratique que dans la diffusion.
Qui truste le marché des médias au Luxembourg ? Après le scandale des LuxLeaks, il est légitime de se demander à qui appartient cette presse qui n’a rien vu – ou rien voulu voir. Pour vous, Buzzles révèle au grand jour ce que l’élite luxembourgeoise se donne tant de mal à cacher. Continuer de lire « [RIG LUXEMBOURG #3/7] : Quelles forces en présence »
Selon Reporter Sans Frontières (RSF), le Luxembourg est “plus soucieux de dissuader la presse d’investiguer sur les pratiques d’évasion fiscale en cours dans le pays, que de protéger la liberté d’informer, dans l’intérêt du public”. Retour sur une liberté de la presse en demi-teinte.
À chaque pouvoir son opposition. Alors que les médias muselés par le gouvernement perdent en crédibilité, des activistes ont décidé d’utiliser Internet comme lieu où l’expression ne pourra être limitée.
En Pologne, l’arrivée du PiS à la tête du gouvernement a fragilisé la liberté d’expression. L’opposition dans le pays s’organise tant bien que mal. Hors du pays, les expatriés ne sont pas les moins virulents. Mais ils ne sont pas non plus épargnés par les contradictions habilement créées et exploitées par un pouvoir démocratiquement élu. Loin des feux des projecteurs, l’actualité polonaise n’intéresse en général … Continuer de lire RIG Pologne #4/5 : La Pologne vue par une expatriée en France : « On se croirait sous le régime communiste »
Créé en 1989 par un groupe de journalistes et de militants proches du syndicat Solidarnosc, le journal libéral de centre-gauche dérange. Depuis l’arrivée du PiS (Droit et Justice) en 2015, la situation de la Gazeta Wyborcza s’est dégradée : face au boycott du pouvoir, les journalistes se repositionnent pour défendre la liberté d’expression. Alors qu’il regardait les informations en avril dernier, Bartosz T. Wielinski, correspondant en … Continuer de lire RIG Pologne #3/5 : Gazeta Wyborcza : ce journal qui défie le gouvernement polonais
Ancien premier ministre polonais, Donald Tusk est réélu président du Conseil européen début 2017 malgré l’opposition de la Pologne. Ce paradoxe résume assez bien la situation vécue par les polonais depuis plusieurs mois : celle d’une profonde division de leur pays, d’une fracture entre des opinions décidément irréconciliables. Que devient-la liberté de la presse dans un tel contexte ? En 2015, la Plate-forme civique (PO) … Continuer de lire RIG Pologne #1/5 : La Pologne à l’épreuve de la vague conservatrice
En Russie, 148° dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières, les journalistes se sont adaptés à la censure gouvernementale. Pour les aspirants journalistes russes, le métier ainsi que la liberté doivent évoluer.
Grani.ru est un média en ligne produit entre la France et la Russie. Il subit de nombreuses pressions du gouvernement russe mais continue à diffuser une information indépendante. Retour sur ce média cité en exemple par de nombreux journalistes russes.
Depuis les années 90, l’association Reporters sans frontières a fait les comptes : une vingtaine de journalistes ont été tués dans l’exercice de leur fonction en Russie. Si depuis quelques années, la tendance s’est un peu calmée, les pressions exercées sur les journalistes n’ont, elles, pas changé.
En Crimée, les médias subissent une pression encore plus forte que dans le reste de la Russie. Depuis son annexion en 2014, une centaine de journalistes ont quitté le territoire. Seulement 450 médias sont encore autorisés à émettre, alors qu’ils étaient 1500 il y a trois ans. Désormais seuls les reporters indépendants et blogueurs continuent à s’exprimer librement en Crimée. Mais ils sont traqués par les autorités russes et risquent plusieurs années d’emprisonnement.Continuer de lire « RIG RUSSIE #2 En Crimée, la chasse aux sorcières est ouverte »
148ème au classement mondial de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières en 2016, la Russie fait partie des pays où la liberté de la presse est la plus menacée. L’expression et l’information sont très encadrées, et la plupart des médias sont contrôlés par le régime.
Comme chaque année, Reporters Sans Frontières publie son classement mondial de la liberté de la presse. En 2016, le Danemark termine au pied du podium. Une quatrième place révélatrice de la liberté quasi totale d’expression qui prévaut dans l’état scandinave.
Au Danemark, le Constructive Journalism fait résolument partie de l’ADN des médias. Cette manière de penser le journalisme préfère les solutions aux problèmes et accroît une liberté de la presse déjà largement respectée.
Si la laïcité est l’un des fondements de la Constitution française, il en est tout autrement au Danemark. Etat et religion sont étroitement liés dans le Royaume. Cette relation particulière ne s’impose pourtant pas comme un frein à la liberté de la presse.
Au Danemark, la liberté d’expression est reine. Pourtant, le poids de la monarchie peut être un frein pour la presse. Entre respect pour la famille royale et le devoir d’informer, les journalistes sont partagés. « La liberté d’expression existe-t-elle vraiment au Danemark ? La réponse est non. » Jan Egesborg, artiste danois, est catégorique. En 2010, une exposition d’art est annulée à Aarhus, deuxième ville … Continuer de lire RIG DANEMARK #4 : La famille royale, traitement d’exception ?
Kurt Westergaard est un caricaturiste danois. En 2005, il a participé à créer les « douze visages de Mahomet » dans le Jyllands-Posten, un quotidien danois. Il était à l’origine de la caricature qui a le plus choqué les musulmans. Mahomet y était représenté, une bombe en guise de turban. Aujourd’hui sous protection policière permanente, le vieil homme de 81 ans ne regrette rien.
Lorsqu’on évoque la presse danoise, on pense au scandale des caricatures du prophète Mahomet en 2005. Le 30 septembre, cette année-là, le Jyllands-posten, l’un des principaux journaux danois, a publié une série de 12 caricatures du prophète Mahomet. L’indignation qu’elles ont suscitée a largement dépassé les frontières du pays.
Le Jyllands-Posten est un quotidien danois de centre-droit. Ce vendredi 30 septembre 2005, la rédaction publie un dossier intitulé « les douze visages de Mahomet ». Provocation assumée, les dessins font immédiatement réagir le peuple danois. C’est lorsque l’indignation a dépassé le cadre national en offusquant le monde musulman que le Danemark a pris conscience de l’ampleur du phénomène. Ces douze représentations de Mahomet sont des caricatures, assez différentes les unes des autres et sans liens évidents. Seules deux ou trois d’entre elles ont profondément choqué les musulmans. « J’ai dessiné un élève que j’ai appelé Mohammed en train d’écrire sur un tableau une inscription en arabe. Il y était inscrit que les journalistes de Jyllands-Posten sont un tas de provocateurs réactionnaires » se souvient Lars Refn, caricaturiste danois auteur de l’un des douze visages de Mahomet. Au Danemark, la caricature n’a pas la même place qu’en France, elle y est moins virulente et le besoin de critiquer, de tourner en dérision n’y est pas aussi répandu. Charlie Hebdo ou le Canard Enchaîné n’ont pas d’équivalent danois. « Les socialistes ou les anarchistes n’ont pas de journal et je sens que ça manque cruellement au Danemark », constate Lars Refn.
Caricaturistes danois, l’après 2005
A la question « Travaillez-vous différemment depuis le scandale de 2005 ? », Lars Refn répond très clairement « Non ! ». Les caricatures de 2005 ont créé la polémique, elles ont aussi eu des conséquences pour le Danemark sur la scène internationale. « En 2005, de nombreux pays musulmans ont boycotté les produits danois » précise Niels Brunelli, journaliste franco-danois. Des vidéos violentes sur lesquelles on pouvait voir s’enflammer la croix blanche sur fond rouge du drapeau danois, ont été diffusées. Suite aux réactions du monde musulman, les danois ont pris conscience que la liberté de la presse avait été bafouée ce jour de novembre 2005. Dans ce pays libre, démocratique, et avant-gardiste, il serait donc impossible de caricaturer quiconque dans un quotidien national ? Pourtant les journalistes danois l’assurent, la presse occupe une place prépondérante dans le pays. « Au Danemark, la presse est un pouvoir à part entière » précise Niels Brunelli.
Aujourd’hui si certains ont renoncé à la création et la diffusion de satires politiques ou religieuses, d’autres en ont fait leur combat, sur fond de liberté d’expression. Lars Refn a créé Spot, son propre média sur Internet, où il se sent libre d’exercer son art comme bon lui semble. « Dans Spot, l’humour y est plus corsé que dans les médias traditionnels danois, j’y fais des dessins de politique nationale et internationale. » A l’image de Charlie Hebdo en France, la liberté y est reine. Aucun sujet tabou. Lars observe néanmoins que la liberté de la presse a progressivement migré vers Internet et que par conséquent ses dessins s’adressent potentiellement au monde entier. « Je suis conscient que l’on ne peut pas dessiner pour les 7 milliards d’habitants sur terre. Mon objectif c’est d’être compris par les gens auxquels je m’adresse. » Avec Spot, Lars Refn peut recueillir les critiques de son public. Que les commentaires soient positifs ou négatifs ils n’en sont pas moins tous constructifs. « Il y a des gens qui s’excitent, et je trouve ça très intéressant. Les gens ne sont souvent pas d’accord quand je critique le gouvernement, et ce dialogue manque cruellement au Danemark dans les médias traditionnels. »
La télévision reste le média de prédilection des Turcs, mais les journaux d’opposition se développent en grande majorité sur le web et rencontrent un succès croissant.
Le pouvoir turc tente d’avoir la mainmise sur la totalité des médias. Depuis 2002, l’AKP développe plusieurs stratégies pour contrer l’opposition. Buzzles dresse l’état des lieux des médias turcs.
Minorité tantôt bafouée, tantôt séduite par le président Erdogan, les Kurdes restent en marge de la société turque. A l’approche du référendum sur le renforcement des pouvoirs présidentiels du 16 avril prochain, leur vote risque d’être décisif. Retour sur les tribulations d’un peuple incompris.
A l’approche du referendum sur les pouvoirs accordés à Erdogan, la question de la laïcité n’est plus au coeur des débats. Pourtant, le chef de l’Etat est à l’origine même du retour aux traditions religieuses dans la société. Insidieusement, l’islam reprend la place qu’elle occupait autrefois, loin des valeurs de la République instaurées en 1924.
La « plus grande prison du monde pour les journalistes », comme l’a surnommée Reporters sans frontières, porte toujours aussi bien son nom. La Turquie compte 146 journalistes derrière les barreaux à ce jour. Des professionnels de l’information nous ont livré leur ressenti.