« Il ne peut y avoir de liberté de la presse si les journalistes sont soumis à la corruption, la pauvreté et la peur ». Cette citation de la Fédération internationale des journalistes pourrait avoir été écrite pour la Colombie. Dans un pays marqué par plus de cinquante ans de guerre civile et par la brutalité des inégalités créées par la corruption et la sous-représentation … Continuer de lire [RIG2020] Colombie : Violence généralisée, médias menacés
Selon Reporter Sans Frontières (RSF), le Luxembourg est “plus soucieux de dissuader la presse d’investiguer sur les pratiques d’évasion fiscale en cours dans le pays, que de protéger la liberté d’informer, dans l’intérêt du public”. Retour sur une liberté de la presse en demi-teinte.
À chaque pouvoir son opposition. Alors que les médias muselés par le gouvernement perdent en crédibilité, des activistes ont décidé d’utiliser Internet comme lieu où l’expression ne pourra être limitée.
En Pologne, l’arrivée du PiS à la tête du gouvernement a fragilisé la liberté d’expression. L’opposition dans le pays s’organise tant bien que mal. Hors du pays, les expatriés ne sont pas les moins virulents. Mais ils ne sont pas non plus épargnés par les contradictions habilement créées et exploitées par un pouvoir démocratiquement élu. Loin des feux des projecteurs, l’actualité polonaise n’intéresse en général … Continuer de lire RIG Pologne #4/5 : La Pologne vue par une expatriée en France : « On se croirait sous le régime communiste »
Créé en 1989 par un groupe de journalistes et de militants proches du syndicat Solidarnosc, le journal libéral de centre-gauche dérange. Depuis l’arrivée du PiS (Droit et Justice) en 2015, la situation de la Gazeta Wyborcza s’est dégradée : face au boycott du pouvoir, les journalistes se repositionnent pour défendre la liberté d’expression. Alors qu’il regardait les informations en avril dernier, Bartosz T. Wielinski, correspondant en … Continuer de lire RIG Pologne #3/5 : Gazeta Wyborcza : ce journal qui défie le gouvernement polonais
Ancien premier ministre polonais, Donald Tusk est réélu président du Conseil européen début 2017 malgré l’opposition de la Pologne. Ce paradoxe résume assez bien la situation vécue par les polonais depuis plusieurs mois : celle d’une profonde division de leur pays, d’une fracture entre des opinions décidément irréconciliables. Que devient-la liberté de la presse dans un tel contexte ? En 2015, la Plate-forme civique (PO) … Continuer de lire RIG Pologne #1/5 : La Pologne à l’épreuve de la vague conservatrice
En Russie, 148° dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières, les journalistes se sont adaptés à la censure gouvernementale. Pour les aspirants journalistes russes, le métier ainsi que la liberté doivent évoluer.
Comme chaque année, Reporters Sans Frontières publie son classement mondial de la liberté de la presse. En 2016, le Danemark termine au pied du podium. Une quatrième place révélatrice de la liberté quasi totale d’expression qui prévaut dans l’état scandinave.
Au Danemark, le Constructive Journalism fait résolument partie de l’ADN des médias. Cette manière de penser le journalisme préfère les solutions aux problèmes et accroît une liberté de la presse déjà largement respectée.
Si la laïcité est l’un des fondements de la Constitution française, il en est tout autrement au Danemark. Etat et religion sont étroitement liés dans le Royaume. Cette relation particulière ne s’impose pourtant pas comme un frein à la liberté de la presse.
Au Danemark, la liberté d’expression est reine. Pourtant, le poids de la monarchie peut être un frein pour la presse. Entre respect pour la famille royale et le devoir d’informer, les journalistes sont partagés. « La liberté d’expression existe-t-elle vraiment au Danemark ? La réponse est non. » Jan Egesborg, artiste danois, est catégorique. En 2010, une exposition d’art est annulée à Aarhus, deuxième ville … Continuer de lire RIG DANEMARK #4 : La famille royale, traitement d’exception ?
Kurt Westergaard est un caricaturiste danois. En 2005, il a participé à créer les « douze visages de Mahomet » dans le Jyllands-Posten, un quotidien danois. Il était à l’origine de la caricature qui a le plus choqué les musulmans. Mahomet y était représenté, une bombe en guise de turban. Aujourd’hui sous protection policière permanente, le vieil homme de 81 ans ne regrette rien.
Lorsqu’on évoque la presse danoise, on pense au scandale des caricatures du prophète Mahomet en 2005. Le 30 septembre, cette année-là, le Jyllands-posten, l’un des principaux journaux danois, a publié une série de 12 caricatures du prophète Mahomet. L’indignation qu’elles ont suscitée a largement dépassé les frontières du pays.
Le Jyllands-Posten est un quotidien danois de centre-droit. Ce vendredi 30 septembre 2005, la rédaction publie un dossier intitulé « les douze visages de Mahomet ». Provocation assumée, les dessins font immédiatement réagir le peuple danois. C’est lorsque l’indignation a dépassé le cadre national en offusquant le monde musulman que le Danemark a pris conscience de l’ampleur du phénomène. Ces douze représentations de Mahomet sont des caricatures, assez différentes les unes des autres et sans liens évidents. Seules deux ou trois d’entre elles ont profondément choqué les musulmans. « J’ai dessiné un élève que j’ai appelé Mohammed en train d’écrire sur un tableau une inscription en arabe. Il y était inscrit que les journalistes de Jyllands-Posten sont un tas de provocateurs réactionnaires » se souvient Lars Refn, caricaturiste danois auteur de l’un des douze visages de Mahomet. Au Danemark, la caricature n’a pas la même place qu’en France, elle y est moins virulente et le besoin de critiquer, de tourner en dérision n’y est pas aussi répandu. Charlie Hebdo ou le Canard Enchaîné n’ont pas d’équivalent danois. « Les socialistes ou les anarchistes n’ont pas de journal et je sens que ça manque cruellement au Danemark », constate Lars Refn.
Caricaturistes danois, l’après 2005
A la question « Travaillez-vous différemment depuis le scandale de 2005 ? », Lars Refn répond très clairement « Non ! ». Les caricatures de 2005 ont créé la polémique, elles ont aussi eu des conséquences pour le Danemark sur la scène internationale. « En 2005, de nombreux pays musulmans ont boycotté les produits danois » précise Niels Brunelli, journaliste franco-danois. Des vidéos violentes sur lesquelles on pouvait voir s’enflammer la croix blanche sur fond rouge du drapeau danois, ont été diffusées. Suite aux réactions du monde musulman, les danois ont pris conscience que la liberté de la presse avait été bafouée ce jour de novembre 2005. Dans ce pays libre, démocratique, et avant-gardiste, il serait donc impossible de caricaturer quiconque dans un quotidien national ? Pourtant les journalistes danois l’assurent, la presse occupe une place prépondérante dans le pays. « Au Danemark, la presse est un pouvoir à part entière » précise Niels Brunelli.
Aujourd’hui si certains ont renoncé à la création et la diffusion de satires politiques ou religieuses, d’autres en ont fait leur combat, sur fond de liberté d’expression. Lars Refn a créé Spot, son propre média sur Internet, où il se sent libre d’exercer son art comme bon lui semble. « Dans Spot, l’humour y est plus corsé que dans les médias traditionnels danois, j’y fais des dessins de politique nationale et internationale. » A l’image de Charlie Hebdo en France, la liberté y est reine. Aucun sujet tabou. Lars observe néanmoins que la liberté de la presse a progressivement migré vers Internet et que par conséquent ses dessins s’adressent potentiellement au monde entier. « Je suis conscient que l’on ne peut pas dessiner pour les 7 milliards d’habitants sur terre. Mon objectif c’est d’être compris par les gens auxquels je m’adresse. » Avec Spot, Lars Refn peut recueillir les critiques de son public. Que les commentaires soient positifs ou négatifs ils n’en sont pas moins tous constructifs. « Il y a des gens qui s’excitent, et je trouve ça très intéressant. Les gens ne sont souvent pas d’accord quand je critique le gouvernement, et ce dialogue manque cruellement au Danemark dans les médias traditionnels. »
Le pouvoir turc tente d’avoir la mainmise sur la totalité des médias. Depuis 2002, l’AKP développe plusieurs stratégies pour contrer l’opposition. Buzzles dresse l’état des lieux des médias turcs.
La « plus grande prison du monde pour les journalistes », comme l’a surnommée Reporters sans frontières, porte toujours aussi bien son nom. La Turquie compte 146 journalistes derrière les barreaux à ce jour. Des professionnels de l’information nous ont livré leur ressenti.
Reporters Sans Frontières place le Royaume-Uni au 34ème rang de son classement sur la liberté de la presse, sur 180 pays. La situation des médias britanniques oscille entre autorégulation et scandales.
Au Cambodge, Internet est devenu un espace d’expression. Le nombre d’utilisateurs inscrits sur les réseaux sociaux augmente. Le gouvernement a compris leur importance et tente de s’imposer.
L’Etat islamique et le régime d’Al-Assad ont beau être les plus médiatisés, toutes les factions syriennes utilisent la censure, les pressions et la propagande dans une guerre de l’information.
Classée 177e sur 180 dans le classement 2015 de la liberté de la presse de Reporter sans frontières, la Syrie pose véritablement les questions de l’accès à l’information et sa manipulation.
Au Maroc, Internet est devenu le terrain d’un rapport de force entre l’Etat et certains journalistes. Le pouvoir peut compter sur une presse partisane alors que les pure-players, eux, tentent d’exister tout en conservant leur indépendance, entre tabous et manque à gagner.
Plus de quatre ans après la révolution qui a brisé les chaînes étouffant la liberté d’expression, des actions politiques se multiplient, pour remettre la main sur le secteur de l’information.
En Norvège, les journalistes peuvent être la cible de menaces ou de harcèlement. Il a fallu attendre 2012 pour qu’une première enquête soit faite sur le sujet, et les chiffres qu’elle publie sont sans appel.
Avec une industrie pétrolière sur laquelle repose l’économie norvégienne « il n’y a quasiment pas de contestation de ces compagnies dans les médias » déclare Kjersti Løken Stavrum, leader de l’association pour la presse norvégienne (NP).
Au Québec, deux groupes – Quebecor et Gesca – possédaient encore, il y a quelques semaines, 97% de la presse francophone payante. Dans la Belle Province et sur l’ensemble du Canada, les magnats de la presse règnent en maîtres sur les entreprises de presse.
Berit Røhne Aass, journaliste norvégienne retraitée à Juan-les-Pins et présidente de l’association Norvège Côte d’Azur, explique la situation dans laquelle se trouvent les médias norvégiens et la confiance des citoyens envers les journalistes.
Le Liban s’est assez rapidement adapté à la nouvelle donne technologique et médiatique. Pour autant la multiplication des sites d’information en ligne, souvent partisans, laisse un vrai flou législatif auquel il devient urgent de remédier. Désuni, le Web libanais. Comme un reflet de sa société clivée. Dans ce pays multiple où les forces politiques, religieuses et médiatiques s’entrelacent étroitement, l’information objective peut se révéler difficile … Continuer de lire Le Web libanais, miroir anarchique d’une société divisée
Il n’a fallu que 7 ans à la Grèce pour chuter lourdement au classement RSF. La légère remontée en 2015 laisse espérer une embellie. Si le gros de la crise est passé, le pays devrait rebondir. Et dans le sillage de ce rebond, reconstruire une liberté de la presse exemplaire.
La crise financière amorcée en 2008 et le repli nationaliste qui en a découlé ont fait l’effet d’un séisme dans les structures médiatiques grecques. Un séisme dont le système, déséquilibré par ses caractéristiques structurelles, peine à se remettre.
Dans le pays du cèdre, les journalistes comme les citoyens marchent véritablement sur des œufs lorsqu’il s’agit de parler de « l’ennemi » Israël. Le Liban est présenté comme l’un des pays du Moyen Orient ou la liberté d’expression et la liberté de la presse sont les plus développées. La loi interdit pourtant aux libanais de parler « positivement » du voisin israélien, limitant à priori cette liberté.
La presse est particulièrement contrôlée en Grèce. Mais qu’en est-il de la liberté d’expression des citoyens? Ont-ils le droit de penser et d’exprimer leurs opinions sans craindre une quelconque répression? A la lumière de témoignages et d’événements récents, il semblerait que ce soit le cas.
Sur le podium du classement de la liberté de la presse, la Norvège semble être un paradis journalistique. Derrière cette apparente tranquillité, aborder les questions de religion, et notamment de l’Islam, peut parfois s’avérer être dangereux. Certains journalistes en ont fait les frais. La liberté d’expression avant tout. Le 10 janvier 2006, Vebjørn Selbekk, rédacteur en chef de Magazinet, reprend dans son quotidien les caricatures du … Continuer de lire Mahomet, point sensible de la Norvège
Relations entre l’État et l’Église, surpuissance de l’armée, égalité entre les hommes et les femmes, exploitations minières … La Grèce possède toute une série de spécificités culturelles qui favorisent la connivence avec le pouvoir et l’autocensure des journalistes.
Sur le classement mondial de Reporters sans frontières, le Liban arrive au 98ème rang sur 180 pays. Quelques organismes comme la Fondation Samir Kassir, le syndicat et la fondation Maharat tentent de prendre la défense des journalistes. L’objectif est louable, la mission délicate … Pendant la Révolution du Cèdre, le journaliste et intellectuel engagé Samir Kassir participe à la lutte contre l’occupation syrienne et pour l’indépendance … Continuer de lire Les associations pour la liberté de la presse au Liban : mission impossible ?
Comme dans plusieurs autres pays scandinaves, la presse norvégienne utilise un système d’autorégulation. Le « Pressens Faglige Utvalg » (PFU) en est le parfait symbole. Cette commission indépendante juge du travail des médias en se basant sur le code de déontologie. Le 22 novembre dernier, Rana Blad, le journal qui couvre le nord du pays, publie un article à propos d’un conflit entre des parents d’élèves d’une … Continuer de lire En Norvège, la presse se régule elle-même
Dans la Tunisie post Ben Ali, informer est un danger. C’est en tout cas ce qu’affirme l’Observatoire de Tunis pour la liberté de la presse dans ses « rapports sur les violations commises sur la presse tunisienne », publiés chaque mois entre décembre 2012 et décembre 2014 sur son site internet.
Depuis 2007, la Grèce est descendue aux enfers économiquement, mais pas que. Durant cette période de décroissance économique, la liberté de la presse dans le pays n’a cessé de s’affaiblir. Que ce soit les différents gouvernements ou les médias eux-mêmes, peu ont réussi à garantir le droit fondamental d’informer. Chronologie, en 5 dates clefs, de cette dégradation…
404 File Not Found. Un message que beaucoup de Tunisiens ont rencontré plus d’une fois lors d’une recherche sur internet sous le régime de Ben Ali. Il est bien plus difficile de tomber dessus aujourd’hui. Quatre ans après la chute du président, la censure gouvernementale ne fait plus partie du paysage. Même s’il reste encore du chemin à parcourir, les cyber-activistes tunisiens sont à présent libres de s’exprimer et ne craignent plus les représailles.
Même si Reporters sans frontières (RSF) a annoncé début 2015 qu’elle avait gagné sept places dans le classement mondial de la liberté de la presse, la Tunisie reste un lieu où la pratique journalistique est délicate. Parmi les professionnels de l’information qui couvrent l’actualité en Tunisie, les journalistes étrangers ont vu leurs conditions de travail évoluer.
Depuis la chute du régime de Ben Ali, la presse tunisienne a vu la censure étatique disparaître… au profit de nouvelles libertés qui cachent des défis colossaux pour la liberté de la presse dans ce pays.
C’est en 1864 que la liberté de la presse fait son apparition dans la Constitution grecque. Depuis, cette dernière a été révisée à six reprises. Et la presse n’est plus si libre que cela.
Deuxième du classement mondial de Reporters Sans Frontières sur la liberté de la presse, la Norvège fait figure d’exemple dans ce domaine. Secret des sources, autorégulation, concentration médiatique limitée, autant de concepts qui sont les piliers de la presse norvégienne. Toutefois, la perfection étant illusoire, certains aspects du champ médiatique soulèvent des questions.
La rédaction de Buzzles se mobilise pour éclairer la question de la liberté de la presse dans cinq pays : le Canada, la Grèce, le Liban, la Norvège et la Tunisie.
Les deux suspects principaux de l’attentat perpétré à l’encontre de Charlie Hebdo se sont retranchés dans une imprimerie à Dammartin-en-Groëlle au nord-est de Paris. Ils détiennent au moins un otage. Dans le même temps, une autre prise d’otage à lieu à Paris, porte de Vincennes. Les deux affaires ont été résolues vendredi 9 janvier en fin d’après-midi.
La Suède. Le premier pays à avoir instauré la liberté de la presse dans sa Constitution en 1766. Vient ensuite la France en 1789 : »la libre-communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ». Une invention de l’Europe qui s’étend vite aux États-Unis dès 1791. Oui, la liberté de la presse est un des principes fondamentaux des sociétés démocratiques. Elle repose sur la libre confrontation des idées. Pourtant, aujourd’hui, elle ne s’exerce que dans un nombre limité de pays. Des enjeux politiques et économiques font obstacle à l’institution du contre-pouvoir que représentent les médias. Zoom sur trois pays où le combat est loin d’être gagné. Continuer de lire « La liberté de la presse en péril #1 »